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    Liaisons dangereuses en Asie du Sud

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    GODOF
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    Liaisons dangereuses en Asie du Sud Empty Liaisons dangereuses en Asie du Sud

    مُساهمة من طرف GODOF الثلاثاء 15 سبتمبر - 20:21

    Nous sommes l’homme malade de l’Asie », a déclaré, en décembre 2008, le nouveau président pakistanais Asif Ali Zardari, qui réclame de l’aide. Il a entrepris de décapiter le mouvement islamiste Lashkar-e-Taiba (LeT) et ses satellites, accusés par l’Inde d’avoir perpétré les attaques du 26 novembre à Bombay. Ira-t-il jusqu’au bout ? Tout dépend de l’armée, dont une partie craint une alliance entre New Delhi, Kaboul et Washington, au détriment d’Islamabad.

    Par Graham UsherDès le 7 décembre 2008, dans l’Azad Cachemire (partie du Cachemire occupée par le Pakistan), les forces de sécurité fermaient un camp d’entraînement lié au groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taiba (LeT). Le gouvernement pakistanais a également interdit le Jamaat-ud-Dawa (JuD), la « fondation caritative » du LeT placée sur la liste des organisations terroristes par les Nations unies. Cent bureaux ont été fermés et cinquante dirigeants arrêtés, dont les commandants du groupe islamiste, MM. Zaki-ur-Rehman Lakhvi et Zarrar Shah, ainsi que M. Hafiz Saeed, fondateur de ce mouvement et « émir » du JuD.

    Avant son arrestation, M. Saeed a rejeté toutes les accusations, qualifiées de « propagande indienne », et promis de porter l’affaire devant la Cour suprême du Pakistan. Mais il n’a pas appelé à manifester ni à riposter par des actes de violence. « Nous ne voulons pas de confrontation, a déclaré un membre du JuD. Nous comprenons que le gouvernement doit entretenir de bonnes relations avec l’Inde. » En 2002, le LeT et d’autres groupes radicaux pakistanais avaient été frappés d’interdiction et deux mille militants arrêtés, accusés par l’Inde d’avoir attaqué son Parlement. La plupart furent relâchés en cours d’année. L’armée paki-stanaise — seule à décider de la politique à mener contre les groupes « interdits » — peut croire qu’une fois de plus l’orage passera. Il y a quand même peu de chances pour que cela se reproduise. L’Inde et les Etats-Unis ont orchestré une « diplomatie de contrainte » envers Islamabad. Ils sont déterminés à briser tous les liens qui subsistent entre l’Inter-Services Intelligence (ISI, services secrets pakistanais) et des groupes comme le LeT. Tout dépendra, en définitive, des réponses de l’armée.

    Il faut se souvenir que le LeT a été créé en 1989 pour mener le combat dans ce que l’on a appelé les « guerres par procuration » du Pakistan en Afghanistan et dans le Cachemire — ce territoire himalayen revendiqué par New Delhi et Islamabad depuis la partition, et à l’origine de trois guerres entre les deux Etats. L’objectif du LeT ? La création d’un « Etat islamique pur » en Asie du Sud, y compris en Inde. Celui de l’ISI ? Utiliser des intermédiaires pour « saigner » l’Inde et la faire plier dans la partie du Cachemire qu’elle contrôle (Jammu-et-Cachemire).

    Dans les années 1990, le lien entre les services secrets et l’organisation était manifeste. Le LeT recrutait des combattants dans tout le Pakistan, particulièrement dans le Pendjab (d’où sont supposés venir la plupart des auteurs des attentats de Bombay). En 1999, ils se sont battus aux côtés de soldats pakistanais à Kargil (dans le Jammu-et-Cachemire) : ce fut la troisième et dernière fois que les armées indienne et pakistanaise tentèrent d’imposer une résolution du conflit par la guerre. Mais les choses ont changé — au moins en apparence — après l’assaut de 2001 contre le Parlement indien. Le Paki-stan et l’Inde ont d’abord frôlé la guerre puis signé un cessez-le-feu. En 2004, ils ont même entamé un processus de paix.

    L’ISI démobilisa douze mille combattants dans l’Azad Cachemire. Six divisions militaires furent déplacées de la frontière orientale avec l’Inde vers la frontière occidentale avec l’Afghanistan, où Islamabad luttait contre une insurrection des talibans pakistanais. L’infiltration dans le Jammu-et-Cachemire n’eut donc pas lieu.

    La « guerre par procuration » ne fut pas abandonnée pour autant, particulièrement par des groupes comme le LeT. Leurs camps furent déplacés à l’intérieur du territoire ou à la frontière de l’Azad Cachemire, et déguisés en « centres » du JuD. Comme ces combattants furent d’excellents secouristes lors des tremblements de terre de 2005 au Cachemire, on fit remarquer à un général pakistanais que c’était bien la preuve que les djihadistes n’avaient pas été « démobilisés ». Celui-ci rétorqua : « Nous ne les démantèlerons pas. Si nous le faisions, le Cachemire risquerait de perdre son intérêt et l’Inde l’enterrerait pour toujours (1). »

    En 2008, un nombre croissant de combattants a franchi la ligne de contrôle séparant le Cachemire, provoquant régulièrement des escarmouches. Au Pendjab, des « recruteurs » du LeT-JuD sont réapparus, professant la guerre sainte. Lors de funérailles à Bahawalpur cet été, un prêcheur du JuD a fait l’éloge de « soixante martyrs » originaires de cette région, la plupart tués au Cachemire.

    La nouvelle ligne politique, sans doute dictée par l’ISI, est apparue pendant la période de battement entre la fin du régime militaire du général Pervez Moucharraf et la mise en place du nouveau gouvernement civil, en février 2008 (2). Toutefois, elle n’explique pas les manifestations massives pour l’indépendance qui ont secoué le Jammu-et-Cachemire au cours de l’été 2008 — lesquelles viennent de la désaffection des autochtones musulmans à l’égard de l’Inde.

    En fait, l’ISI a relâché son emprise sur le LeT, à cause de l’Afghanistan. Au cours de ces deux dernières années, les combats de l’armée pakistanaise contre des militants islamistes, sur son front afghan, ont provoqué la mort de plus de mille soldats. L’épicentre de l’insurrection se trouve dans les zones tribales pachtounes qui s’étendent de part et d’autre de la fameuse ligne Durand. Dessinée par les Britanniques au XIXe siècle et considérée comme la frontière occidentale du Paki-stan lors de la partition, cette ligne n’a été reconnue par aucun gouvernement afghan. Une défaite dans ces zones signifierait donc l’émergence d’un « Etat » islamique pachtoune « indépendant », nous explique un officier pakistanais.

    L’action pakistanaise n’a donc rien d’uniforme. Dans la zone tribale de Bajaur, des bombardements aériens punitifs associés à des offensives terrestres visent à récupérer des territoires conquis par l’« ennemi ». Dans le Waziristan nord et dans le Waziristan sud, des cessez-le-feu sont conclus avec des membres de tribus protalibans, souvent grâce à la médiation des commandants talibans de M. Jalaluddin Haqqani et de son fils Sirajuddin. L’armée prétend ne pas avoir la capacité de « traiter simultanément avec tous les groupes talibans. Si on rentre dans une confrontation avec tout le monde, on perdra tout le contrôle que l’on a acquis ». De plus, à Bajaur, l’armée estime qu’il s’agit d’une insurrection antipakistanaise, dirigée par des talibans pakistanais et des éléments d’Al-Qaida, et soutenue par des « agences » en Inde et en Afghanistan. Dans les deux Waziristans, les tribus soutiennent les talibans afghans mais ne sont pas jugées hostiles au Pakistan, contrairement aux militants de Bajaur. « Nous sommes un même peuple », affirme un officier.

    De son côté, New Delhi nie toute implication dans les régions tribales. « En Afghanistan, nous construisons des routes », indique un diplomate indien. En effet, l’Inde, avec l’Iran, bâtit un réseau routier. Elle participe également à l’entraînement de l’armée afghane et octroie à Kaboul une aide de 2,1 milliards de dollars.

    La plaie toujours ouverte du Cachemire
    Pour certains représentants militaires, le gouvernement indien exerce une influence excessive sur la politique afghane des Etats-Unis. Deux exemples sont cités. En premier lieu, l’adhésion de Washington à la thèse de l’Inde sur l’« implication » de l’ISI dans les explosions de juillet 2008 contre son ambassade de Kaboul, où cinquante personnes ont trouvé la mort. Depuis, la Central Intelligence Agency (CIA) a décidé de ne plus partager de renseignements avec l’ISI. Second exemple : en juillet dernier, l’intrusion des forces spéciales américaines en Afghanistan sur le territoire pakistanais, principalement dans les deux Waziristans. Selon la CIA, ces derniers représenteraient des havres de paix pour Al-Qaida et les talibans, un creuset pour recruter des djihadistes... Ils font également partie des rares lieux où l’armée pakistanaise et les talibans ne s’affrontent pas.

    Washington prétend que le gouvernement pakistanais a donné un accord « tacite » aux bombardements. Islamabad nie. L’armée soutient qu’il s’agit de violations de la souveraineté du pays « contre-productives ». Elle y voit aussi l’empreinte de New Delhi. « Les Américains veulent que l’Inde impose son hégémonie dans la région », assure un représentant des forces de sécurité. Du reste, un grand nombre de « militants des zones tribales sont financés par l’Inde et l’Afghanistan ».

    Dans quel but ? Selon l’armée, deux scénarios peuvent expliquer ces ingérences. Dans l’hypothèse la plus modérée, il s’agirait de créer une agitation dans les zones tribales afin que la CIA, les forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et l’armée afghane les investissent et récupèrent ainsi des terres pachtounes longtemps revendiquées par Kaboul. Dans l’autre scénario (le pire), le but serait d’affaiblir la capacité nucléaire du seul Etat musulman du monde détenteur de l’arme atomique. « L’Inde pense qu’un Pakistan fragmenté pourrait réduire la menace », soutient un autre membre des forces de sécurité. « Plus je parle aux autorités [militaires], plus je suis convaincu que la peur et la haine de l’Inde se développent », affirme un analyste pakistanais qui préfère garder l’anonymat. « Et, désormais, à l’Inde s’est jointe l’Amérique. »

    Cela signifie-t-il que l’ISI a trempé dans les attaques contre Bombay ou Kaboul ? Pas nécessairement ; cela souligne simplement l’imprudence d’avoir des intermédiaires ou des alliances cachées qu’Islamabad ne peut entièrement contrôler. Seuls les adeptes de la théorie du complot pensent que ces atrocités sont à même de favoriser les objectifs régionaux du Pakistan. Certes, ces attentats sont à même de servir les partisans d’une « activité indépendante » dans les zones tribales (comme les talibans et Al-Qaida) ou d’un « choc des civilisations » entre hindous et musulmans en Asie du Sud (comme le LeT).

    L’élimination actuelle du LeT-JuD par le gouvernement pakistanais pourrait être réelle, cette fois. Mais la « diplomatie de contrainte » ne l’aidera sûrement pas. Pas plus qu’il n’est judicieux que Washington et Londres conspirent avec le nouveau gouvernement civil, déjà faible, pour tenter d’arracher la politique de défense nationale pakistanaise des mains de l’armée et de l’ISI. L’Afghanistan, l’Inde et les armes nucléaires ont été leur chasse gardée pendant trente ans. Avec des frontières qui s’enflamment à l’ouest et qui rentrent en ébullition à l’est, ils ne l’abandonneront pas maintenant.

    Pour que l’armée relâche son emprise sur ces politiques, il faudra répondre à ses préoccupations régionales. Avec l’Afghanistan, cela signifie que Kaboul et les Etats-Unis reconnaissent la ligne Durand comme frontière légitime du Pakistan, et que toutes les opérations de contre-insurrection du côté pakistanais redeviennent le droit exclusif de son armée. Avec l’Inde, cela signifie la résolution de la question du Cachemire. Les deux problèmes sont interdépendants, avance un analyste. « La récente expérience de l’armée avec l’Inde est très amère, indique-t-il. Après 2004, elle a réduit de 95 % les pénétrations des combattants au Cachemire. La réponse de l’Inde a été de ne pas parler du Cachemire et de dire que la question était résolue. L’armée pense qu’il pourrait en aller ainsi en Afghanistan si elle abandonnait les talibans afghans. » Avant les attentats de Bombay, les spécialistes n’étaient pas les seuls à faire ce lien. L’année dernière, celui qui n’était alors que candidat à la présidentielle américaine, M. Barack Obama, écrivait : « Si le Pakistan peut regarder en direction de l’est avec confiance, il aura moins tendance à croire que la promotion de ses intérêts doit passer par une coopération avec les talibans (3). » Plus tard, le nouvel élu a précisé que la paix entre l’Inde et le Pakistan était indispensable. La rupture des rapports entre New Delhi et Islamabad, que peuvent engendrer les attentats de Bombay, s’avérerait fort dangereuse.

      الوقت/التاريخ الآن هو الإثنين 20 مايو - 3:57