À Jean Richepin
Par la forêt et la ravine,
La lèvre rouge et les fronts bruns
Les zingaris, fils des vieux Huns,
Vont chevauchant, tribu divine.
Ils ouvrent au vent leur narine
Et mordent aux fruits des nerpruns,
Qui saignent, et les grands parfums
Des bois imprègnent leur poitrine.
Drapés dans des manteaux déteints,
Et la peau couleur de gratins,
Ils vont vers les collines bleues ;
Et l'infini des monts lointains,
De l'espace immense et des lieues
Emplit leurs grands yeux philistins.
Par la forêt et la ravine,
La lèvre rouge et les fronts bruns
Les zingaris, fils des vieux Huns,
Vont chevauchant, tribu divine.
Ils ouvrent au vent leur narine
Et mordent aux fruits des nerpruns,
Qui saignent, et les grands parfums
Des bois imprègnent leur poitrine.
Drapés dans des manteaux déteints,
Et la peau couleur de gratins,
Ils vont vers les collines bleues ;
Et l'infini des monts lointains,
De l'espace immense et des lieues
Emplit leurs grands yeux philistins.