Du crépuscule à l'aurore ou le bal de nos amours |
Quand est le crépuscule, et que tombe l’automne, Quand sous la neige blanche et sous les arbres morts, Volent les violons pour la valse finale. Quand le soir est drapé de brume vespérale, Quand le ciel, infini, décidant de nos sorts, Nous berce d’un doux son, musique monotone; Quand la voûte, or et noir, brille tel un rubis, Achevant son essor au dessus de nos âmes, Se teinte des couleurs d’un amour éternel; Quand la belle grandeur, d’un esprit immortel, Autorise mon cœur à déclarer ses flammes, Aux spectres de ton âme à son ordre asservis; S’ouvre alors l’horizon, sur les vagues ombrées, Créant, sur l’océan, un couloir de cristal Menant, douce splendeur, jusqu'à des portes closes. En haut de celles-ci sont inscrites des roses : Une rouge, une noire, à l’annonce du bal, Car éclosent les fleurs des ardeurs conviées. Le portail est ouvert et, enfin, nous entrons Dans ce palais de glace et de givre immobile. Les esprits, en prison dans l’ambre et sous le gel, Brisent chaque barreau du feu originel. Puis le début enfin, le premier cantabile Et sous le piano alors seuls nous dansons. Résonnent dans les airs les orgues imposantes, Entamant, en douceur, le premier menuet, Alors que nos deux corps s’envolent en cadence. Et nous vivons tous deux cette première danse, L’un au coté de l’autre, ô sublime ballet ! Les nymphes viennent, vont, femmes impatientes. Mais de chaque moment, ô sublime à mes yeux, Vous êtes seul objet, mes amours imparfaites Pour cible vous prenant vous donnent mes ardeurs. Les deux roses prenant, la rouge des deux fleurs Je donne à mon doux feu vos délices parfaites, Elevant vos grandeurs jusques dans les hauts cieux. Puis résonne le son de la dernière note, Se séparent nos corps, ultime mouvement, Guidé tout en douceur de vos pas souples, lestes. Et quand je pense encore à vos beautés célestes, Déjà ce doux palais s’efface dans le vent, Refermant pour toujours son bal comme sa porte. Et dans le long tunnel, par où j’étais venu, Je retourne ici bas, alors que point l’aurore. Attristé, solitaire, assis sur un rocher, Je mire dans la mer un, seul, ultime, archer, Le dernier des appels, qui me rappelle encore Le bonheur ressenti de m’être souvenu. |
Du crépuscule à l'aurore ou le bal de nos amours
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