Les Pierres Suspendues * |
Les Pierres Suspendues J'ai mené mes pas dans la plaine, jusqu'aux Pierres Suspendues, Quand la lune, dans son ascension, s'est posée au mitan de la nuit, Ses rais d'argent éclairant le cercle des monolithes bleus, Révélant à ma vue les mystères du rouleau des anciens dieux, Longtemps récités de mémoire dans des temples froids et sans vie, Où j'attendais le jour où me seraient révélés le lieu de ta fuite et son issue. Dans le vent glacé et cinglant, soufflant entre les pierres, J'ai cherché une à une les runes que mon peuple avait autrefois gravées, Et que le temps et sa main ont abolies, polissant la face sacrée des mégalithes. J'ai senti les signes sous mes doigts, ces légendes et ces mythes, Qui règnent, avec toi, sans partage, sur mon coeur enchaîné, Les rassemblant sur l'autel noir où mes ancêtres chantaient leurs prières. A mon tour, j'ai martelé le roc, rougi par le sang de nos guerres, Puis j'ai laissé la lune, sertie d'étoiles, effleurer mon offrande. Les heures, ont cessé leur sempiternelle ronde autour du monde, Le jour a dévoré le vent et la nuit, illuminant dans la seconde, Cet autre royaume, dont mes lèvres n'ont jamais cessé la demande. Alors de mon épée, j'ai brisé sans remord le passage vers cette terre. Je suis encore dans le cercle des Pierres Suspendues. Semblable et différent, ce n'est point le mien qui se dresse là. Je ne sais si cette plaine infinie est celle de Salisbury, Si ton pays à pour nom l'Angleterre, toi qui fut ma fidèle amie? Je ne sais de cet endroit que ce que tu m'as conté autrefois, Quand tu te partageais entre Avalon et la cité d'un roi disparu. Sais-tu seulement qu'Arthur est mort à Camlan, si près d'ici? Que tes soeurs l'ont mené sur l'Ile, lui offrant son éternelle demeure? Merlin et Viviane les ont suivis, me laissant seul, dernier des chevaliers. J'ai vu la table ronde et Camelot rongés par les flammes d'un brasier, J'ai vu sombrer ce qui faisait ma vie et ses valeurs. Aujourd'hui, mon âme, en cendre, n'aspire qu' à te retrouver ma mie. Je serai dans ton monde, le barde qui narrera le récit de nos quêtes, Celles que nous avons menées au delà des rivières d'Anwynn, Celle du Graal et des mille et un trésors, rapportés en vainqueurs, Pour la gloire de nos âmes et pour satisfaire l'Enchanteur. Ô prêtresse de Cerridwen, tu m'as lacéré de ravines, En me laissant pour cette contrée que tu dis celle des poètes. Tu racontes qu'elle est vrai, comme si la nôtre était mirage. Tu dis que, jadis, beaucoup d'entre nous ont franchi son seuil, Pour venir conter de L'Autre-monde, les merveilles et les secrets. Je serai comme eux, je ne trouverai ni repos, ni paix, Avant que ce lieu est fait siens, nos vérités et nos deuils! Moi Bedwyr, je serai le chantre du royaume d'au-delà du passage! Tu es venue, à l'aube suivante, souriante, parmi les pierres levées, Aussi belle que dans mon souvenir des anciens jours, Le corps et l'esprit embrasés de cette immortelle passion, Qui faisait nos délices et perdure malgré sa déraison. Nous nous sommes aimés à nouveau, parmi ces immuables tours, Avant de laisser à jamais derrière nous, Stonehenge et ses rocs dressés. |
Les Pierres Suspendues *
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