Tu dis que mon coeur est à jeun
De quoi jouer tout seul son rôle,
Et que mon regard ne t'enjôle
Qu'avec des infinis d'emprunt !
Et tu rêvais avoir affaire
À quelque pauvre in-octavo...
Hélas ! c'est vrai que mon cerveau
S'est vu, des soirs, trois hémisphères.
Mais va, l'oeillet de tes vingt ans,
Je l'arrose aux plus belles âmes
Qui soient ! - Surtout, je n'en réclame
Pas, sais-tu, de ta part autant !
Auteur:Jules LAFORGUE