Research - Scripts - cinema - lyrics - Sport - Poemes

هل تريد التفاعل مع هذه المساهمة؟ كل ما عليك هو إنشاء حساب جديد ببضع خطوات أو تسجيل الدخول للمتابعة.
Research - Scripts - cinema - lyrics - Sport - Poemes

عــلوم ، دين ـ قرآن ، حج ، بحوث ، دراسات أقســام علمية و ترفيهية .


    La ville

    avatar
    GODOF
    Admin
    Admin


    عدد المساهمات : 10329
    نقــــاط التمـــيز : 61741
    تاريخ التسجيل : 08/04/2009
    العمر : 33

    La ville Empty La ville

    مُساهمة من طرف GODOF السبت 29 أغسطس - 19:51

    Tous les chemins vont vers la ville.

    Du fond des brumes,
    Avec tous ses étages en voyage
    Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,
    Comme d'un rêve, elle s'exhume.

    Là-bas,
    Ce sont des ponts musclés de fer,
    Lancés, par bonds, à travers l'air ;
    Ce sont des blocs et des colonnes
    Que décorent Sphinx et Gorgones ;
    Ce sont des tours sur des faubourgs ;
    Ce sont des millions de toits
    Dressant au ciel leurs angles droits :
    C'est la ville tentaculaire,
    Debout,
    Au bout des plaines et des domaines.

    Des clartés rouges
    Qui bougent
    Sur des poteaux et des grands mâts,
    Même à midi, brûlent encor
    Comme des oeufs de pourpre et d'or ;
    Le haut soleil ne se voit pas :
    Bouche de lumière, fermée
    Par le charbon et la fumée.

    Un fleuve de naphte et de poix
    Bat les môles de pierre et les pontons de bois ;
    Les sifflets crus des navires qui passent
    Hurlent de peur dans le brouillard ;
    Un fanal vert est leur regard
    Vers l'océan et les espaces.

    Des quais sonnent aux chocs de lourds fourgons ;
    Des tombereaux grincent comme des gonds ;
    Des balances de fer font choir des cubes d'ombre
    Et les glissent soudain en des sous-sols de feu ;
    Des ponts s'ouvrant par le milieu,
    Entre les mâts touffus dressent des gibets sombres
    Et des lettres de cuivre inscrivent l'univers,
    Immensément, par à travers
    Les toits, les corniches et les murailles,
    Face à face, comme en bataille.

    Et tout là-bas, passent chevaux et roues,
    Filent les trains, vole l'effort,
    Jusqu'aux gares, dressant, telles des proues
    Immobiles, de mille en mille, un fronton d'or.
    Des rails ramifiés y descendent sous terre
    Comme en des puits et des cratères
    Pour reparaître au loin en réseaux clairs d'éclairs
    Dans le vacarme et la poussière.
    C'est la ville tentaculaire.

    La rue - et ses remous comme des câbles
    Noués autour des monuments -
    Fuit et revient en longs enlacements ;
    Et ses foules inextricables,
    Les mains folles, les pas fiévreux,
    La haine aux yeux,
    Happent des dents le temps qui les devance.
    A l'aube, au soir, la nuit,
    Dans la hâte, le tumulte, le bruit,
    Elles jettent vers le hasard l'âpre semence
    De leur labeur que l'heure emporte.
    Et les comptoirs mornes et noirs
    Et les bureaux louches et faux
    Et les banques battent des portes
    Aux coups de vent de la démence.

    Le long du fleuve, une lumière ouatée,
    Trouble et lourde, comme un haillon qui brûle,
    De réverbère en réverbère se recule.
    La vie avec des flots d'alcool est fermentée.
    Les bars ouvrent sur les trottoirs
    Leurs tabernacles de miroirs
    Où se mirent l'ivresse et la bataille ;
    Une aveugle s'appuie à la muraille
    Et vend de la lumière, en des boîtes d'un sou ;
    La débauche et le vol s'accouplent en leur trou ;
    La brume immense et rousse
    Parfois jusqu'à la mer recule et se retrousse
    Et c'est alors comme un grand cri jeté
    Vers le soleil et sa clarté :
    Places, bazars, gares, marchés,
    Exaspèrent si fort leur vaste turbulence
    Que les mourants cherchent en vain le moment de silence
    Qu'il faut aux yeux pour se fermer.

    Telle, le jour - pourtant, lorsque les soirs
    Sculptent le firmament, de leurs marteaux d'ébène,
    La ville au loin s'étale et domine la plaine
    Comme un nocturne et colossal espoir ;
    Elle surgit : désir, splendeur, hantise ;
    Sa clarté se projette en lueurs jusqu'aux cieux,
    Son gaz myriadaire en buissons d'or s'attise,
    Ses rails sont des chemins audacieux
    Vers le bonheur fallacieux
    Que la fortune et la force accompagnent ;
    Ses murs se dessinent pareils à une armée
    Et ce qui vient d'elle encor de brume et de fumée
    Arrive en appels clairs vers les campagnes.

    C'est la ville tentaculaire,
    La pieuvre ardente et l'ossuaire
    Et la carcasse solennelle.

    Et les chemins d'ici s'en vont à l'infini
    Vers elle.


      الوقت/التاريخ الآن هو الجمعة 15 نوفمبر - 9:22