2. Les regrets (Joachim du Bellay : 1522 -1560)
Le Château de la Loire d'Azay-le-Rideau - XVIè Siècle
3. Condoléances à Monsieur Du Perier (François de Malherbe)
Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage Ou comme celui-là qui conquit la toison Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! |
Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village Fumer la cheminée , et en quelle saison, Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province et beaucoup davantage ? |
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux Que des palais Romains le front audacieux : Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine, |
Plus mon Loire Gaulois que le Tibre Latin Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l'air marin, la douceur angevine. |
Le Château de la Loire d'Azay-le-Rideau - XVIè Siècle
3. Condoléances à Monsieur Du Perier (François de Malherbe)
Mais elle était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin, Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin. |
Puis quand ainsi serait que selon ta prière, Elle aurait obtenu D'avoir en cheveux blancs terminé sa carrière Qu'en fut-il advenu ? |
C'est bien je le confesse, une juste coutume, Que le coeur affligé Par le canal des yeux vidant son amertume Chercher d'être allégé |
La mort a des rigueurs à nulle autre pareille On a beau la prier, La cruelle qu'elle est, se bouche les oreilles Et nous laisse crier. |
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos rois. |
De murmurer contre elle et perdre patience Il est mal à propos Vouloir ce que Dieu est la seule science Qui nous mette en repos. |