Toi que Rhode entière a couronné roi
Du bel art de peindre, Artiste, entends-moi.
Fais ma bien-aimée et sa tresse noire
Où la violette a mis son parfum,
Et l'arc délié de ce sourcil brun
Qui se courbe et fuit sous un front d'ivoire.
Surtout, Rhodien, que son oeil soit bleu
Comme l'onde amère et profond comme elle,
Qu'il charme à la fois et qu'il étincelle,
Plein de volupté, de grâce et de feu !
Fais sa joue en fleur et sa bouche rose,
Et que le désir y vole et s'y pose !
Pour mieux soutenir le carquois d'Éros,
Que le cou soit ferme et l'épaule ronde !
Qu'une pourpre fine, agrafée au dos,
Flottante, et parfois entr'ouverte, inonde
Son beau corps plus blanc que le pur Paros !
Et sur ses pieds nus aux lignes si belles,
Adroit Rhodien, entrelace encor
Les noeuds assouplis du cothurne d'or,
Comme tu ferais pour les Immortelles !
Du bel art de peindre, Artiste, entends-moi.
Fais ma bien-aimée et sa tresse noire
Où la violette a mis son parfum,
Et l'arc délié de ce sourcil brun
Qui se courbe et fuit sous un front d'ivoire.
Surtout, Rhodien, que son oeil soit bleu
Comme l'onde amère et profond comme elle,
Qu'il charme à la fois et qu'il étincelle,
Plein de volupté, de grâce et de feu !
Fais sa joue en fleur et sa bouche rose,
Et que le désir y vole et s'y pose !
Pour mieux soutenir le carquois d'Éros,
Que le cou soit ferme et l'épaule ronde !
Qu'une pourpre fine, agrafée au dos,
Flottante, et parfois entr'ouverte, inonde
Son beau corps plus blanc que le pur Paros !
Et sur ses pieds nus aux lignes si belles,
Adroit Rhodien, entrelace encor
Les noeuds assouplis du cothurne d'or,
Comme tu ferais pour les Immortelles !