Venise (Venezsia en vénitien, Venezia en italien), la Cité des Doges, est une ville du nord-est de l'Italie et capitale de la région de la Vénétie, dans la plaine du Pô. Fondée peu après 568, capitale pendant huit siècles (1001-1797) de l'un des plus prestigieux États européens: la République de Venise, la ville est célèbre pour ses canaux, sa place Saint-Marc, son palais des Doges ainsi que son carnaval. Venise comptait 268 934 habitants fin 20061.
Venise et sa lagune sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESC
La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et sauniers. Cette zone faisait partie de la région X créée par Auguste ; Aquilée — sur la terre ferme — était le centre religieux et portuaire important.
Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussent les populations locales à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô. En 452, un premier établissement est fondé par des réfugiés de Padoue et d'Aquilée. La région échut, par la suite, au royaume des Ostrogoths puis fut reconquise avec le reste de l'Italie par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'orient sous Justinien Ier.
La ville de Venise a été fondée vers la fin du VIe siècle par des habitants des régions voisines venus se réfugier en nombre dans les îles de la lagune formée par l'estuaire du Pô après l'invasion de l'Italie du nord par les Lombards en 568. En effet, cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient. Elle fut donc initialement un refuge de la civilisation romano-byzantine, mais au fur et à mesure de son développement, son autonomie s'accrut pour aboutir à l'indépendance.
Profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens élargirent leur marge de manœuvre politique et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge », Paolucio Anafesto (697-717), personnage aux confins de la légende et de l'histoire. La ville de Venise ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie. La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.
Le commerce du sel, puis le dynamisme commercial vers la Méditerranée orientale, entraîna une forte croissance de la ville. Après la 4e croisade, que Venise détourna sur Constantinople, la République s'empare des richesses de l'Empire byzantin et se constitue un empire maritime constitué par la plupart des îles grecques et dalmates. Elle le complète en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine. Elle entre en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée. Au XIVe siècle, Venise était le plus important port de Méditerranée, surclassant son ancienne métropole Constantinople. Il lui fallut conquérir des terres sur la lagune pour étendre la surface urbaine de la cité. Son déclin commença avec la progression turque en Méditerranée (qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie) et s'accentua à cause du détournement du commerce européen vers les océans (découverte de l'Amérique).
Mais Venise avait maintenu son rayonnement culturel, en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIe siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.
Redevenue politiquement un état italien parmi d'autres, Venise fut annexée par Napoléon Bonaparte le 12 mai 1797, durant la première coalition. L'invasion des Français mit un terme à près de 800 ans d'indépendance; en revanche, Napoléon fut perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise, république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Napoléon supprima les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.
Entre 1797 et 1805 Napoléon, par le Traité de Campo-Formio, livra Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprit pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fit couronner roi. À la fin de l'époque napoléonienne, ce royaume d'Italie fut intégré dans l'Empire d'Autriche de 1815 à 1866. La domination Autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'acheva que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne. Venise est, au sein de l'Italie, un chef-lieu de province, devenu progressivement un des hauts-lieux du tourisme mondial.
Après la Première guerre mondiale, l'Italie revendiqua à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais se heurta aux revendications yougoslaves et n'obtînt au Traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta. Le ressentiment développé à ce moment contribua au succès ultérieur de Mussolini. Après la Deuxième guerre mondiale, l'Italie perdit aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où les populations italophones expulsées de Yougoslavie se réfugièrent.
Venise et sa lagune sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESC
La région à l'extrémité nord-ouest de la mer Adriatique, où se jettent plusieurs fleuves issus des Alpes, est habitée dès l'Antiquité par des pêcheurs, mariniers et sauniers. Cette zone faisait partie de la région X créée par Auguste ; Aquilée — sur la terre ferme — était le centre religieux et portuaire important.
Les invasions des Goths d'Alaric Ier et des Huns d'Attila poussent les populations locales à se réfugier dans les îles des marais situés le long de la mer Adriatique, près du delta du Pô. En 452, un premier établissement est fondé par des réfugiés de Padoue et d'Aquilée. La région échut, par la suite, au royaume des Ostrogoths puis fut reconquise avec le reste de l'Italie par le général Bélisaire, devenant une province de l'Empire romain d'orient sous Justinien Ier.
La ville de Venise a été fondée vers la fin du VIe siècle par des habitants des régions voisines venus se réfugier en nombre dans les îles de la lagune formée par l'estuaire du Pô après l'invasion de l'Italie du nord par les Lombards en 568. En effet, cette zone marécageuse, difficile d'accès pour des navires à quille, était restée sous la juridiction de l'exarchat de Ravenne, province de l'Empire romain d'Orient. Elle fut donc initialement un refuge de la civilisation romano-byzantine, mais au fur et à mesure de son développement, son autonomie s'accrut pour aboutir à l'indépendance.
Profitant de l'antagonisme entre l'exarchat de Ravenne et les Lombards, les Vénitiens élargirent leur marge de manœuvre politique et se dotèrent d'un pouvoir local incarné par le premier duc ou « doge », Paolucio Anafesto (697-717), personnage aux confins de la légende et de l'histoire. La ville de Venise ne devint réellement indépendante qu'après le retrait des Byzantins de l'Adriatique, peu après l'an 1000, lors de l'émergence du royaume de Hongrie. La cité-État s'appuya dès lors sur la mer pour étendre son pouvoir.
Le commerce du sel, puis le dynamisme commercial vers la Méditerranée orientale, entraîna une forte croissance de la ville. Après la 4e croisade, que Venise détourna sur Constantinople, la République s'empare des richesses de l'Empire byzantin et se constitue un empire maritime constitué par la plupart des îles grecques et dalmates. Elle le complète en conquérant la Dalmatie continentale, l'Istrie et un vaste domaine entre les Alpes et le Pô, incluant les cités de Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Trévise et Udine. Elle entre en conflit avec Gênes, sa grande rivale en Italie du nord et en Méditerranée. Au XIVe siècle, Venise était le plus important port de Méditerranée, surclassant son ancienne métropole Constantinople. Il lui fallut conquérir des terres sur la lagune pour étendre la surface urbaine de la cité. Son déclin commença avec la progression turque en Méditerranée (qui la priva progressivement de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et de ses accès aux débouchés de la Route de la Soie) et s'accentua à cause du détournement du commerce européen vers les océans (découverte de l'Amérique).
Mais Venise avait maintenu son rayonnement culturel, en devenant la ville européenne la plus élégante et raffinée du XVIIIe siècle, avec une forte influence sur l'art, l'architecture et la littérature.
Redevenue politiquement un état italien parmi d'autres, Venise fut annexée par Napoléon Bonaparte le 12 mai 1797, durant la première coalition. L'invasion des Français mit un terme à près de 800 ans d'indépendance; en revanche, Napoléon fut perçu comme une sorte de libérateur par la population pauvre et juive de Venise, république aristocratique où le pouvoir et la plupart des richesses étaient monopolisés par quelques familles. Napoléon supprima les barrières du Ghetto ainsi que les restrictions de circulation imposées aux Juifs.
Entre 1797 et 1805 Napoléon, par le Traité de Campo-Formio, livra Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique, puis il la leur reprit pour l'intégrer au royaume d'Italie dont il se fit couronner roi. À la fin de l'époque napoléonienne, ce royaume d'Italie fut intégré dans l'Empire d'Autriche de 1815 à 1866. La domination Autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'acheva que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne. Venise est, au sein de l'Italie, un chef-lieu de province, devenu progressivement un des hauts-lieux du tourisme mondial.
Après la Première guerre mondiale, l'Italie revendiqua à l'Autriche vaincue l'ensemble des territoires jadis vénitiens, mais se heurta aux revendications yougoslaves et n'obtînt au Traité de Rapallo que l'Istrie, la ville de Zara en Dalmatie et les îles de Veglia, Cherso et Lagosta. Le ressentiment développé à ce moment contribua au succès ultérieur de Mussolini. Après la Deuxième guerre mondiale, l'Italie perdit aussi ces possessions au profit de la Yougoslavie, ne conservant que Trieste qui ne fait pas partie des territoires jadis vénitiens, mais où les populations italophones expulsées de Yougoslavie se réfugièrent.