Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree
A jauny le long poil de la belle Ceres :
Ores il se retire ; et nous gaignons le frais,
Ma Marguerite et moy, de la douce seree,
Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree :
Amour marche devant, et nous marchons apres.
Si le vert ne nous plaist des espesses forests,
Nous descendons pour voir la couleur de la pree ;
Nous vivons francs d'esmoy, et n'avons point soucy
Des Roys, ny de la cour, ny des villes aussi.
Ô Medoc, mon païs solitaire et sauvage,
Il n'est point de païs plus plaisant à mes yeux :
Tu es au bout du monde, et je t'en aime mieux ;
Nous sçavons apres tous les malheurs de nostre aage.
Auteur:Etienne de LA BOETIE
A jauny le long poil de la belle Ceres :
Ores il se retire ; et nous gaignons le frais,
Ma Marguerite et moy, de la douce seree,
Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree :
Amour marche devant, et nous marchons apres.
Si le vert ne nous plaist des espesses forests,
Nous descendons pour voir la couleur de la pree ;
Nous vivons francs d'esmoy, et n'avons point soucy
Des Roys, ny de la cour, ny des villes aussi.
Ô Medoc, mon païs solitaire et sauvage,
Il n'est point de païs plus plaisant à mes yeux :
Tu es au bout du monde, et je t'en aime mieux ;
Nous sçavons apres tous les malheurs de nostre aage.
Auteur:Etienne de LA BOETIE