Deux ou trois fois bienheureux le retour
De ce clair Astre, et plus heureux encore
Ce que son oeil de regarder honore.
Que celle-là recevrait un bon jour,
Qu'elle pourrait se vanter d'un bon tour,
Qui baiserait le plus beau don de Flore,
Le mieux sentant que jamais vit Aurore,
Et y ferait sur ses lèvres séjour !
C'est à moi seule à qui ce bien est dû,
Pour tant de pleurs et tant de temps perdu ;
Mais, le voyant, tant lui ferai de fête,
Tant emploierai de mes yeux le pouvoir,
Pour dessus lui plus de crédit avoir,
Qu'en peu de temps ferai grande conquête.
Auteur:Louise LABÉ
De ce clair Astre, et plus heureux encore
Ce que son oeil de regarder honore.
Que celle-là recevrait un bon jour,
Qu'elle pourrait se vanter d'un bon tour,
Qui baiserait le plus beau don de Flore,
Le mieux sentant que jamais vit Aurore,
Et y ferait sur ses lèvres séjour !
C'est à moi seule à qui ce bien est dû,
Pour tant de pleurs et tant de temps perdu ;
Mais, le voyant, tant lui ferai de fête,
Tant emploierai de mes yeux le pouvoir,
Pour dessus lui plus de crédit avoir,
Qu'en peu de temps ferai grande conquête.
Auteur:Louise LABÉ