Taha Hussein en arabe طه حسين est un romancier, essayiste et critique littéraire égyptien né le 14 novembre 1889 et mort le 28 octobre 1973. Surnommé le doyen de la littérature arabe, c'est un des plus importants penseurs arabes du XXe siècle .
Hussein est né au sein d'une famille pauvre dans un village de la Moyenne-Égypte en 1889. Septième d'une fratrie de treize enfants, il devient aveugle à l'âge de trois ans, des suites d'une conjonctivite mal soignée. Cette rencontre précoce avec les méfaits de la pauvreté et de l'ignorance le marquera toute sa vie. Il apprend le Coran par cœur avant de quitter son village. Il fait ses études à la célèbre université religieuse d'Université al-Azhar, puis suit les cours de la jeune université laïque égyptienne. Par chance, il bénéficie d'une bourse d'état pour venir poursuivre ses études à Paris (il soutiendra à la Sorbonne une thèse de doctorat sur la pensée d'Ibn Khaldoun). Il y rencontre sa future femme Suzanne qui l'a aidé à apprendre le français et lui lisait des livres. Elle fut un facteur important dans la carrière et la vie de Taha Hussein.
Le retour de France
Quand il revient de France en 1919, il travaille au poste de professeur d'histoire greco-romaine jusqu'en 1925. Dès son retour en Egypte, il s'est activé à moderniser l'enseignement supérieur et à dynamiser la vie culturelle du pays. Il a également été professeur de littérature arabe à la faculté des Lettres du Caire, doyen de cette faculté 1930, premier recteur de l'Université d'Alexandrie, créée par lui en 1942, contrôleur général de la culture, conseiller technique, sous-secrétaire d'État au ministère de l'Instruction Publique, puis finalement Ministre de l'Education Nationale. Une force de volonté extraordinaire, et une grande rigueur permettent à ce jeune aveugle issu d'un milieu modeste et paysan une évolution sociale impressionnante. Sur le plan littéraire, il commencera comme de nombreux écrivains de la Nahda, par des travaux de traductions (dont Les Tragédies de Sophocle). Son œuvre principale, "al-ayyâm", (littéralement "Les Jours", traduite en français sous les titres "Le livre des jours" pour les deux premiers tomes puis "La traversée intérieure" pour le dernier) est une autobiographie à la troisième personne. Le premier tome décrit la vie au bord du Nil dans le village de son enfance. Il y décrit l'apprentissage précoce de la solitude qu'a été la discrimination dont a souffert ce jeune aveugle. Le deuxième tome s'attache à la narration des ses années étudiantes au Caire, notamment à l'Université Al-Azhar. Là encore, la critique lucide et acérée de Taha Hussein n'épagnera pas même AL-Azhar, qui faisait pourtant figure de véritable institution tabou. Le dernier tome se déroule entre le Caire, Paris et Montpellier, et décrit ses années d'études en France sur fond de première guerre mondiale, la vie parisienne, la découverte de l'amour, la guerre, ses difficultés... Simplicité, lyrisme, et même humour, tissent le style de Taha Hussein. Il a marqué plusieurs générations d’intellectuels du monde arabe en poussant la modernisation de la littérature arabe, notamment à travers de celle de la langue arabe : les phrases avec lui (peut-être du fait qu'il n'écrit pas ses livres mais les dicte à sa fille, à qui il dédie d'ailleurs Al-ayyâm) acquierent une plus grande souplesse, le vocabulaire est simple et abordable. Notons aussi la nouveauté que peut représenter pour le roman arabe l'appréhension de l'écriture autobiographique comme un outil de libération (André Gide, dira à ce propos dans son introduction à la publication française des deux premiers tomes : "c'est là ce qui rend ce récit si attachant, en dépit de ces lassantes lenteurs; une âme qui souffre, qui veut vivre et se débat. Et l'on doute si, des ténèbres qui l'oppressent, celles de l'ignorance et de la sottise ne sont pas plus épaisses encore et redoutables et mortelles que celles de la cécité.") Ses écrits sont traduits en plusieurs langues.
Bibligraphie
Le livre des jours / "la traversée interieure" (al-ayyâm)
De la littérature préislamique 1927
En été 1932
Les deux cheiks 1943
L'amour perdu 1942
L'appel du courlis 1934 (du'â' al-karawân)
" Adib, ou l'aventure occidentale" (Adîb) 1935
"shajarat al-bu's" (l'arbre de la misère), non-traduit, 1944
Hussein est né au sein d'une famille pauvre dans un village de la Moyenne-Égypte en 1889. Septième d'une fratrie de treize enfants, il devient aveugle à l'âge de trois ans, des suites d'une conjonctivite mal soignée. Cette rencontre précoce avec les méfaits de la pauvreté et de l'ignorance le marquera toute sa vie. Il apprend le Coran par cœur avant de quitter son village. Il fait ses études à la célèbre université religieuse d'Université al-Azhar, puis suit les cours de la jeune université laïque égyptienne. Par chance, il bénéficie d'une bourse d'état pour venir poursuivre ses études à Paris (il soutiendra à la Sorbonne une thèse de doctorat sur la pensée d'Ibn Khaldoun). Il y rencontre sa future femme Suzanne qui l'a aidé à apprendre le français et lui lisait des livres. Elle fut un facteur important dans la carrière et la vie de Taha Hussein.
Le retour de France
Quand il revient de France en 1919, il travaille au poste de professeur d'histoire greco-romaine jusqu'en 1925. Dès son retour en Egypte, il s'est activé à moderniser l'enseignement supérieur et à dynamiser la vie culturelle du pays. Il a également été professeur de littérature arabe à la faculté des Lettres du Caire, doyen de cette faculté 1930, premier recteur de l'Université d'Alexandrie, créée par lui en 1942, contrôleur général de la culture, conseiller technique, sous-secrétaire d'État au ministère de l'Instruction Publique, puis finalement Ministre de l'Education Nationale. Une force de volonté extraordinaire, et une grande rigueur permettent à ce jeune aveugle issu d'un milieu modeste et paysan une évolution sociale impressionnante. Sur le plan littéraire, il commencera comme de nombreux écrivains de la Nahda, par des travaux de traductions (dont Les Tragédies de Sophocle). Son œuvre principale, "al-ayyâm", (littéralement "Les Jours", traduite en français sous les titres "Le livre des jours" pour les deux premiers tomes puis "La traversée intérieure" pour le dernier) est une autobiographie à la troisième personne. Le premier tome décrit la vie au bord du Nil dans le village de son enfance. Il y décrit l'apprentissage précoce de la solitude qu'a été la discrimination dont a souffert ce jeune aveugle. Le deuxième tome s'attache à la narration des ses années étudiantes au Caire, notamment à l'Université Al-Azhar. Là encore, la critique lucide et acérée de Taha Hussein n'épagnera pas même AL-Azhar, qui faisait pourtant figure de véritable institution tabou. Le dernier tome se déroule entre le Caire, Paris et Montpellier, et décrit ses années d'études en France sur fond de première guerre mondiale, la vie parisienne, la découverte de l'amour, la guerre, ses difficultés... Simplicité, lyrisme, et même humour, tissent le style de Taha Hussein. Il a marqué plusieurs générations d’intellectuels du monde arabe en poussant la modernisation de la littérature arabe, notamment à travers de celle de la langue arabe : les phrases avec lui (peut-être du fait qu'il n'écrit pas ses livres mais les dicte à sa fille, à qui il dédie d'ailleurs Al-ayyâm) acquierent une plus grande souplesse, le vocabulaire est simple et abordable. Notons aussi la nouveauté que peut représenter pour le roman arabe l'appréhension de l'écriture autobiographique comme un outil de libération (André Gide, dira à ce propos dans son introduction à la publication française des deux premiers tomes : "c'est là ce qui rend ce récit si attachant, en dépit de ces lassantes lenteurs; une âme qui souffre, qui veut vivre et se débat. Et l'on doute si, des ténèbres qui l'oppressent, celles de l'ignorance et de la sottise ne sont pas plus épaisses encore et redoutables et mortelles que celles de la cécité.") Ses écrits sont traduits en plusieurs langues.
Bibligraphie
Le livre des jours / "la traversée interieure" (al-ayyâm)
De la littérature préislamique 1927
En été 1932
Les deux cheiks 1943
L'amour perdu 1942
L'appel du courlis 1934 (du'â' al-karawân)
" Adib, ou l'aventure occidentale" (Adîb) 1935
"shajarat al-bu's" (l'arbre de la misère), non-traduit, 1944