Tunis (تونس) est la principale ville de la Tunisie. Capitale du pays sans interruption depuis le 20 septembre 1159 (5 ramadan 554 du calendrier musulman) sous l’impulsion des Almohades, confirmée dans son statut sous la dynastie des Hafsides en 1228, elle est également le chef-lieu du gouvernorat du même nom depuis sa création en 1956.
Située au nord du pays, au fond du golfe de Tunis dont elle est séparée par le lac de Tunis, la cité s’étend sur la plaine côtière et les collines avoisinantes. Peuplée de 728 453 habitants — appelés les Tunisois —, elle est englobée dans une agglomération très étendue (jusqu’à 30 kilomètres pour atteindre la banlieue nord de La Marsa) et peuplée (2 000 242 pour l’ensemble de l’agglomération ]).
Le saint patron de Tunis est Sidi Mahrez qui a donné son nom à une mosquée de la ville
Tunis » est la transcription française d’un nom qui se prononce en arabe tûnus, tûnas ou tûnis (û ayant la valeur du « ou » français). Les trois vocables sont indiqués par le géographe arabe Yaqout al-Rumi dans son ouvrage Mu’jam al-Bûldan (Le dictionnaire des pays). Le dernier est celui qui prédomine dans le nom de la ville de même que dans le gentilé tûnisi ou tûnusi (tunisien).
Ce vocable, issu du terme verbal ens des dialectes berbères, se définit comme « être couché » ou « se coucher » et par extension « aller passer la nuit à », « arriver de manière à passer la nuit », « aller passer la nuit chez ». Parmi les très nombreux dérivés de ce terme, on trouve tinés (pluriel de ténésé) indiquant « le fait d’être couché » et par extension le « fait de passer la nuit »[4]. Compte tenu des variations vocaliques dans le temps et l’espace, le nom de Tunis a donc très probablement le sens de « campement de nuit », « bivouac » ou « halte ». Dans la toponymie antique de l’Afrique romaine, on note également les noms proches des localités de Tuniza (actuelle El Kala), Thunusuda (actuelle Sidi Meskine), Thinissut (actuelle Bir Bouregba), Thunisa (actuelle Ras Jebel) ou Cartennae (actuelle Ténès en Algérie Toutes ces localités berbères se situaient sur des voies romaines et ont sans doute servi de relais ou de halte.
Du nom de Tunis est dérivé en français le terme « Tunisie » qui désigne le pays dont cette ville est la capitale. Ce nom est lancé par des géographes et historiens français par analogie avec le mot « Algérie » forgé à partir d’Alger. Ce mot s’est depuis répandu dans toutes les langues européennes. Or, le terme arabe désignant à la fois la ville et le pays, il ne peut être clairement compris que lu dans son contexte : c’est donc le sens de la phrase qui permet de savoir si l’on parle de la Tunisie ou de Tunis
La ville de Tunis est construite sur un ensemble de collines descendant en pente douce vers le lac de Tunis mais présentant un versant abrupt dans la direction opposée (au dessus de la sebkha Séjoumi). Ces collines, qui font suite aux coteaux de l’Ariana et correspondant aux lieux dits Notre-Dame de Tunis, Ras Tabia, La Rabta, La Kasbah, Montfleury et La Manoubia, ont des altitudes qui dépassent à peine 50 mètres[5].
La ville naît, à une époque reculée, au carrefour de routes qui se constituent naturellement à travers l’étroite bande de terre resserrée entre les vastes cuvettes du lac de Tunis et du Séjoumi. L’isthme qui les sépare constitue ce que les géologues appellent le « dôme de Tunis », lequel comprend des collines de roches calcaires et de sédiments d’origine éolienne et lacustre. C’est une sorte de pont naturel par où passent, dès l’Antiquité, plusieurs routes importantes reliant la Berbérie à l’Égypte et dont le tronçon tunisien passe par Utique et Hadrumète. La deuxième route est celle de Béja qui longe la Medjerda et rejoint à Tunis la route d’Utique. La troisième est la route de Sicca qui met la Numidie en communication avec Hadrumète. Ces routes sont évidemment tributaires de Carthage quand celle-ci affirme sa primauté politique et économique en Afrique. Sur ces parcours routiers, les courants de trafic ont favorisé la naissance de relais et d’étapes parmi lesquelles Tunis.
Sur une superficie de 300 000 hectares, 30 000 sont urbanisés, le restant se partageant entre des plans d’eau (20 000 hectares de lagunes ou de sebkhas dont les plus importantes sont le lac de Tunis, la sebkha Ariana et la sebkha Sejoumi) et des espaces agricoles ou naturels (250 000 hectares). Toutefois, la croissance urbaine, qui est évaluée à 500 hectares par an, se fait au détriment de cet espace. Elle est d’autant plus coûteuse qu’elle consomme les terres de plaines les plus intéressantes pour les cultures.
Le climat tunisois appartient au climat méditerranéen caractérisé par une saison fraîche et pluvieuse et une saison chaude et sèche. Il doit ses traits essentiels à la latitude de la ville, à l’influence modératrice de la Méditerranée et au relief du Tell septentrional[6].
L’hiver est la saison la plus humide de l’année : il tombe ainsi plus du tiers des précipitations annuelles au cours de cette période, ce qui représente un jour de pluie tous les deux ou trois jours. L’ensoleillement entretient tout de même une certaine douceur : les températures évoluent en moyenne entre 7 °C le matin et 16 °C l’après-midi. Les gelées sont donc très rares. Au printemps, il tombe moins de pluie : le cumul des précipitations diminue ainsi de moitié. L’ensoleillement devient prépondérant au fil des mois pour atteindre 10 heures en moyenne par jour au mois de mai. Les températures s’en ressentent, variant en mars entre 8 et 18 °C, en mai entre 13 et 24 °C. Cette saison peut également connaître des chaleurs caniculaires, Tunis ayant déjà enregistré des températures record de 40 °C en avril et mai. En été, la pluie se fait totalement absente et l’ensoleillement maximum. Les valeurs moyennes des températures sont très élevées. Les brises marines atténuent la chaleur mais le sirocco renverse parfois la tendance. En automne, il se remet à pleuvoir, souvent à l’occasion d’orages brefs, ce qui peut parfois favoriser de rapides crues voire des inondations dans certains quartiers de la ville[7],[8]. Le mois de novembre marque en général une coupure thermique avec des températures qui évoluent en moyenne entre 11 et 20 °C.
La médina, bâtie sur une colline aux pentes douces descendant vers le lac de Tunis, est le cœur historique de la cité et abrite de nombreux monuments dont des palais, tels le Dar Ben Abdallah et le Dar Hussein, le mausolée beylical de Tourbet El Bey ou encore de nombreuses mosquées dont la grande mosquée Zitouna. Autrefois enserrée dans ses fortifications aujourd’hui en grande partie disparues, elle est encadrée par les deux faubourgs populaires de Bab Souika au nord et Bab El Jazira au sud. Situé à proximité immédiate de Bab Souika, le quartier populaire d’Halfaouine est connu pour avoir fait l’objet de l’attention internationale grâce à la diffusion du film Halfaouine, l'enfant des terrasses.
Mais c’est à l’est de ce noyau d’origine, d’abord avec la construction du consulat de France, que la ville moderne se constitue progressivement, avec l’instauration du protectorat français à la fin du XIXe siècle, sur les terrains laissés libres entre la médina et le lac car servant de réceptacle aux eaux usées de la cité du Moyen Âge. L'axe structurant de cette partie de la ville est constitué par les avenues de France et Habib Bourguiba, conçues comme les équivalents tunisois de la rue de Rivoli et des Champs-Elysées parisiens avec leurs cafés, grands hôtels, magasins et lieux culturels. De part et d’autre de cet axe arborisé, au nord comme au sud, la métropole s’est étendue en constituant divers quartiers aux visages variés, le nord accueillant plutôt des quartiers résidentiels et d’affaires alors que le sud accueille des quartiers industriels et plus pauvres.
Avenue Mohamed V traversant le quartier des banques
Vue sur El Menzah et la lointaine banlieue nordAu nord de l’avenue Bourguiba se trouve le quartier de La Fayette qui abrite encore la Grande synagogue de Tunis et le jardin Habib Thameur aménagé à l’emplacement de l’ancien cimetière juif situé hors les murs. Au sud-est, le quartier de La Petite Sicile est limitrophe de l’ancienne zone portuaire et doit son nom à son peuplement originel d’ouvriers originaires d’Italie. Il fait désormais l’objet d’un projet de réaménagement prévoyant notamment la construction de deux tours jumelles. Au nord de celui-ci, la longue avenue Mohamed V qui débouche sur la place du 7 novembre traverse le quartier des grandes banques où l’on trouve les hôtels du Lac et Abou Nawas ainsi que le siège du parti au pouvoir. Elle aboutit au quartier résidentiel du Belvédère articulé autour de la place Pasteur. C’est ici que s’ouvre le parc du Belvédère — le plus grand de la ville — et son zoo ainsi que l’Institut Pasteur fondé par Adrien Loir en 1893. En poursuivant vers le nord apparaît le quartier huppé de Mutuelleville qui abrite le Lycée français Pierre-Mendès-France, l’hôtel Sheraton et quelques ambassades.
Encore plus au nord du parc du Belvédère, derrière le boulevard du 7 novembre transformé en voie rapide, débutent les quartiers d’El Menzah et d’El Manar qui atteignent désormais les crêtes des collines dominant le nord de l’agglomération. Ils abritent une série de quartiers résidentiels et commerciaux branchés et composés de lotissements identifiés par des numéros. À l’ouest du parc s’étend le quartier d’El Omrane qui accueille l’un des principaux cimetières musulmans de la capitale ainsi que les entrepôts des transports publics. En direction de l’est et de l’aéroport se situent les quartiers du Borgel, donnant son nom aux actuels cimetières juif et chrétien de la capitale, de la cité Jardins et de Montplaisir. Au delà, à plusieurs kilomètres au nord-est, sur la route de La Marsa, est apparu le nouveau pôle des Berges du Lac à proximité immédiate des pistes de l’aéroport. Aménagé sur des terres gagnées sur la rive nord du lac, il abrite en majorité des bureaux d’entreprises tunisiennes ou étrangères, des ambassades ainsi que des boutiques de luxe. Au sud-ouest de la médina, sur la crête des collines traversant l’isthme de Tunis, se trouve le quartier de Montfleury puis, sur les contreforts descendant vers la sebkha Séjoumi, le quartier pauvre de Mellassine. Au nord-ouest de ce dernier, au nord de la RN3 menant vers les villes de l’ouest du pays, se trouve la cité Ezzouhour (anciennement El Kharrouba en référence à un arbre du même nom) qui s’étend sur plus de trois kilomètres et se divise en cinq sections. Elle reste encore parsemée de surfaces agricoles et maraîchères dont ne restent toutefois que de petites parcelles cultivées pour alimenter les souks de la région.
Le sud de Tunis est quant à lui constitué de quartiers plus défavorisés, notamment en raison de la forte implantation industrielle dans cette partie de la métropole. Parmi eux figurent Djebel Jelloud, situé à la limite sud-est de Tunis, qui concentre l’industrie lourde (cimenterie, usine de traitement des phosphates, etc.) et la banlieue populaire de La Cagna. Ras Tabia est quant à lui connu pour abriter une importante caserne de l’armée tunisienne. Le principal cimetière de Tunis, le cimetière du Djellaz, domine cette partie de l’agglomération, accroché sur les pentes d’un escarpement rocheux.
Située au nord du pays, au fond du golfe de Tunis dont elle est séparée par le lac de Tunis, la cité s’étend sur la plaine côtière et les collines avoisinantes. Peuplée de 728 453 habitants — appelés les Tunisois —, elle est englobée dans une agglomération très étendue (jusqu’à 30 kilomètres pour atteindre la banlieue nord de La Marsa) et peuplée (2 000 242 pour l’ensemble de l’agglomération ]).
Le saint patron de Tunis est Sidi Mahrez qui a donné son nom à une mosquée de la ville
Tunis » est la transcription française d’un nom qui se prononce en arabe tûnus, tûnas ou tûnis (û ayant la valeur du « ou » français). Les trois vocables sont indiqués par le géographe arabe Yaqout al-Rumi dans son ouvrage Mu’jam al-Bûldan (Le dictionnaire des pays). Le dernier est celui qui prédomine dans le nom de la ville de même que dans le gentilé tûnisi ou tûnusi (tunisien).
Ce vocable, issu du terme verbal ens des dialectes berbères, se définit comme « être couché » ou « se coucher » et par extension « aller passer la nuit à », « arriver de manière à passer la nuit », « aller passer la nuit chez ». Parmi les très nombreux dérivés de ce terme, on trouve tinés (pluriel de ténésé) indiquant « le fait d’être couché » et par extension le « fait de passer la nuit »[4]. Compte tenu des variations vocaliques dans le temps et l’espace, le nom de Tunis a donc très probablement le sens de « campement de nuit », « bivouac » ou « halte ». Dans la toponymie antique de l’Afrique romaine, on note également les noms proches des localités de Tuniza (actuelle El Kala), Thunusuda (actuelle Sidi Meskine), Thinissut (actuelle Bir Bouregba), Thunisa (actuelle Ras Jebel) ou Cartennae (actuelle Ténès en Algérie Toutes ces localités berbères se situaient sur des voies romaines et ont sans doute servi de relais ou de halte.
Du nom de Tunis est dérivé en français le terme « Tunisie » qui désigne le pays dont cette ville est la capitale. Ce nom est lancé par des géographes et historiens français par analogie avec le mot « Algérie » forgé à partir d’Alger. Ce mot s’est depuis répandu dans toutes les langues européennes. Or, le terme arabe désignant à la fois la ville et le pays, il ne peut être clairement compris que lu dans son contexte : c’est donc le sens de la phrase qui permet de savoir si l’on parle de la Tunisie ou de Tunis
La ville de Tunis est construite sur un ensemble de collines descendant en pente douce vers le lac de Tunis mais présentant un versant abrupt dans la direction opposée (au dessus de la sebkha Séjoumi). Ces collines, qui font suite aux coteaux de l’Ariana et correspondant aux lieux dits Notre-Dame de Tunis, Ras Tabia, La Rabta, La Kasbah, Montfleury et La Manoubia, ont des altitudes qui dépassent à peine 50 mètres[5].
La ville naît, à une époque reculée, au carrefour de routes qui se constituent naturellement à travers l’étroite bande de terre resserrée entre les vastes cuvettes du lac de Tunis et du Séjoumi. L’isthme qui les sépare constitue ce que les géologues appellent le « dôme de Tunis », lequel comprend des collines de roches calcaires et de sédiments d’origine éolienne et lacustre. C’est une sorte de pont naturel par où passent, dès l’Antiquité, plusieurs routes importantes reliant la Berbérie à l’Égypte et dont le tronçon tunisien passe par Utique et Hadrumète. La deuxième route est celle de Béja qui longe la Medjerda et rejoint à Tunis la route d’Utique. La troisième est la route de Sicca qui met la Numidie en communication avec Hadrumète. Ces routes sont évidemment tributaires de Carthage quand celle-ci affirme sa primauté politique et économique en Afrique. Sur ces parcours routiers, les courants de trafic ont favorisé la naissance de relais et d’étapes parmi lesquelles Tunis.
Sur une superficie de 300 000 hectares, 30 000 sont urbanisés, le restant se partageant entre des plans d’eau (20 000 hectares de lagunes ou de sebkhas dont les plus importantes sont le lac de Tunis, la sebkha Ariana et la sebkha Sejoumi) et des espaces agricoles ou naturels (250 000 hectares). Toutefois, la croissance urbaine, qui est évaluée à 500 hectares par an, se fait au détriment de cet espace. Elle est d’autant plus coûteuse qu’elle consomme les terres de plaines les plus intéressantes pour les cultures.
Le climat tunisois appartient au climat méditerranéen caractérisé par une saison fraîche et pluvieuse et une saison chaude et sèche. Il doit ses traits essentiels à la latitude de la ville, à l’influence modératrice de la Méditerranée et au relief du Tell septentrional[6].
L’hiver est la saison la plus humide de l’année : il tombe ainsi plus du tiers des précipitations annuelles au cours de cette période, ce qui représente un jour de pluie tous les deux ou trois jours. L’ensoleillement entretient tout de même une certaine douceur : les températures évoluent en moyenne entre 7 °C le matin et 16 °C l’après-midi. Les gelées sont donc très rares. Au printemps, il tombe moins de pluie : le cumul des précipitations diminue ainsi de moitié. L’ensoleillement devient prépondérant au fil des mois pour atteindre 10 heures en moyenne par jour au mois de mai. Les températures s’en ressentent, variant en mars entre 8 et 18 °C, en mai entre 13 et 24 °C. Cette saison peut également connaître des chaleurs caniculaires, Tunis ayant déjà enregistré des températures record de 40 °C en avril et mai. En été, la pluie se fait totalement absente et l’ensoleillement maximum. Les valeurs moyennes des températures sont très élevées. Les brises marines atténuent la chaleur mais le sirocco renverse parfois la tendance. En automne, il se remet à pleuvoir, souvent à l’occasion d’orages brefs, ce qui peut parfois favoriser de rapides crues voire des inondations dans certains quartiers de la ville[7],[8]. Le mois de novembre marque en général une coupure thermique avec des températures qui évoluent en moyenne entre 11 et 20 °C.
La médina, bâtie sur une colline aux pentes douces descendant vers le lac de Tunis, est le cœur historique de la cité et abrite de nombreux monuments dont des palais, tels le Dar Ben Abdallah et le Dar Hussein, le mausolée beylical de Tourbet El Bey ou encore de nombreuses mosquées dont la grande mosquée Zitouna. Autrefois enserrée dans ses fortifications aujourd’hui en grande partie disparues, elle est encadrée par les deux faubourgs populaires de Bab Souika au nord et Bab El Jazira au sud. Situé à proximité immédiate de Bab Souika, le quartier populaire d’Halfaouine est connu pour avoir fait l’objet de l’attention internationale grâce à la diffusion du film Halfaouine, l'enfant des terrasses.
Mais c’est à l’est de ce noyau d’origine, d’abord avec la construction du consulat de France, que la ville moderne se constitue progressivement, avec l’instauration du protectorat français à la fin du XIXe siècle, sur les terrains laissés libres entre la médina et le lac car servant de réceptacle aux eaux usées de la cité du Moyen Âge. L'axe structurant de cette partie de la ville est constitué par les avenues de France et Habib Bourguiba, conçues comme les équivalents tunisois de la rue de Rivoli et des Champs-Elysées parisiens avec leurs cafés, grands hôtels, magasins et lieux culturels. De part et d’autre de cet axe arborisé, au nord comme au sud, la métropole s’est étendue en constituant divers quartiers aux visages variés, le nord accueillant plutôt des quartiers résidentiels et d’affaires alors que le sud accueille des quartiers industriels et plus pauvres.
Avenue Mohamed V traversant le quartier des banques
Vue sur El Menzah et la lointaine banlieue nordAu nord de l’avenue Bourguiba se trouve le quartier de La Fayette qui abrite encore la Grande synagogue de Tunis et le jardin Habib Thameur aménagé à l’emplacement de l’ancien cimetière juif situé hors les murs. Au sud-est, le quartier de La Petite Sicile est limitrophe de l’ancienne zone portuaire et doit son nom à son peuplement originel d’ouvriers originaires d’Italie. Il fait désormais l’objet d’un projet de réaménagement prévoyant notamment la construction de deux tours jumelles. Au nord de celui-ci, la longue avenue Mohamed V qui débouche sur la place du 7 novembre traverse le quartier des grandes banques où l’on trouve les hôtels du Lac et Abou Nawas ainsi que le siège du parti au pouvoir. Elle aboutit au quartier résidentiel du Belvédère articulé autour de la place Pasteur. C’est ici que s’ouvre le parc du Belvédère — le plus grand de la ville — et son zoo ainsi que l’Institut Pasteur fondé par Adrien Loir en 1893. En poursuivant vers le nord apparaît le quartier huppé de Mutuelleville qui abrite le Lycée français Pierre-Mendès-France, l’hôtel Sheraton et quelques ambassades.
Encore plus au nord du parc du Belvédère, derrière le boulevard du 7 novembre transformé en voie rapide, débutent les quartiers d’El Menzah et d’El Manar qui atteignent désormais les crêtes des collines dominant le nord de l’agglomération. Ils abritent une série de quartiers résidentiels et commerciaux branchés et composés de lotissements identifiés par des numéros. À l’ouest du parc s’étend le quartier d’El Omrane qui accueille l’un des principaux cimetières musulmans de la capitale ainsi que les entrepôts des transports publics. En direction de l’est et de l’aéroport se situent les quartiers du Borgel, donnant son nom aux actuels cimetières juif et chrétien de la capitale, de la cité Jardins et de Montplaisir. Au delà, à plusieurs kilomètres au nord-est, sur la route de La Marsa, est apparu le nouveau pôle des Berges du Lac à proximité immédiate des pistes de l’aéroport. Aménagé sur des terres gagnées sur la rive nord du lac, il abrite en majorité des bureaux d’entreprises tunisiennes ou étrangères, des ambassades ainsi que des boutiques de luxe. Au sud-ouest de la médina, sur la crête des collines traversant l’isthme de Tunis, se trouve le quartier de Montfleury puis, sur les contreforts descendant vers la sebkha Séjoumi, le quartier pauvre de Mellassine. Au nord-ouest de ce dernier, au nord de la RN3 menant vers les villes de l’ouest du pays, se trouve la cité Ezzouhour (anciennement El Kharrouba en référence à un arbre du même nom) qui s’étend sur plus de trois kilomètres et se divise en cinq sections. Elle reste encore parsemée de surfaces agricoles et maraîchères dont ne restent toutefois que de petites parcelles cultivées pour alimenter les souks de la région.
Le sud de Tunis est quant à lui constitué de quartiers plus défavorisés, notamment en raison de la forte implantation industrielle dans cette partie de la métropole. Parmi eux figurent Djebel Jelloud, situé à la limite sud-est de Tunis, qui concentre l’industrie lourde (cimenterie, usine de traitement des phosphates, etc.) et la banlieue populaire de La Cagna. Ras Tabia est quant à lui connu pour abriter une importante caserne de l’armée tunisienne. Le principal cimetière de Tunis, le cimetière du Djellaz, domine cette partie de l’agglomération, accroché sur les pentes d’un escarpement rocheux.