Sursis
l'amour c'est comme la mort
on le vit en sursis
avec des «je t'aime»,
des «je t'oublierai jamais»,
promesses vaines!
l'amour est grand quand il est unique
l'amour vrai demande du courage
ce courage n'existe pas
chez les bourgeois, les biens nantis,
ceux qui s'installent dans leur fauteuil,
devant leur poste de Télé,
et se livrent aux combats ménagers
en donnant l'un à l'autre
libre cours aux reproches,
au chantage à tour de bras,
aux coups de gueule ..
tout ça, de préférence
au vagabondage d'un amour fou
qui leur ferait perdre comfort,
sécurité, maison, tout le tra la la
au risque, de s'attirer
les foudres familiales, ceux que ça dérange,
et d'être traité comme un paria
ces gens-là.. messieurs, dames
ces gens-là pantouflent dans leur ménagerie
usent de redites, à tour de bras
d'anciennes promesses vagues et confuses
comme arguments, la nuit venue
ils glissent sous les couvertures
moyennent leurs besoins mutuels
avec des caresses mensongères
utilisent le verbe aimer à l'usure
en faisant semblant d'y croire
que reste-t-il à l'autre?
effroi, peines, tourmentes
du coeur esseulé, attente du glas
sonnerie de l'Adieu
puis.. elle partira brisée, déchirée
le coeur ulcéré par l'ingrat
qui savait si bien chanter,
mais...ignorait les notes
de l'amour vrai
plaignez ces ramasseuses de miettes
ne blamez pas leur choix
pour apaiser leur soif d'amour
elles usent leurs dernières flammes
jusqu'à ce qu'anorexie s'ensuive
godof