Ramsau, Autriche - Il y a longtemps que les vaches broutant sous le balcon de notre hôtel n’interrompent plus leur déjeuner d’herbe verte au passage d’athlètes au pas de course. Pourtant, si elles savaient tout l’attrait qu’exerce leur pays auprès des jeunes Québécois venus dans ce paradis de l’entraînement du ski de fond...
Le décor bucolique de Ramsau et la proximité du glacier de Daschtein s’inscrivent comme une destination incontournable pour le Centre national d’entraînement Pierre Harvey (CNEPH). Cette Autriche est devenue prisée pour ses options d’entraînement en volume et en technique à 3000 mètres d’altitude, puis celles en intensité à 1700 mètres « plus bas », dans les rues paisibles du village de 3000 habitants. La plupart des équipes nationales européennes y convergent à un moment de l’année.
Un travail de persuasion
Les 16 athlètes et leur personnel d’encadrement respectent une tradition instaurée par Louis Bouchard à son arrivée à la tête du CNEPH, en 2000. Ce pèlerinage représente un inévitable dans ce programme qui fait qu’aujourd’hui, huit des neuf seniors qui en font partie (on doit exclure Alex Harvey) peuvent aspirer aux quatre derniers postes disponibles pour les Jeux olympiques. La crédibilité d’un système génère le succès, a toujours défendu l’entraîneur-chef.
« Au début, il n’a pas été facile de convaincre tout le monde du centre de l’importance de ce camp, avoue Bouchard. Il a fallu faire comprendre qu’il faut malheureusement que les athlètes coupent dans leur école pour s’investir dans ce genre d’expérience. Si tu veux atteindre le niveau international, il faut être cohérent. Il faut agir comme les grands de ce sport. »
« C’est une nécessité et c’est encore plus vrai en cette année olympique. Les épreuves de sélection ont lieu tout de suite en novembre et ce camp a lieu au bon moment pour notre préparation », affirme Frédéric Touchette, l’un des prétendants pour Vancouver.
Voyage de 3000 dollars
Grosso modo, chaque skieur doit débourser 3000 dollars pour ce camp d’une durée de 16 jours. Ce voyage a la particularité de nourrir cette tradition d’excellence à laquelle tient tant Bouchard, en ce sens qu’il fait cohabiter les aguerris de l’équipe senior avec les cinq filles et trois garçons de l’équipe de développement, que dirige le nouvel entraîneur embauché par le CNEPH, Godefroy Bilodeau.
Les membres de cette pépinière sont tous âgés de 19 ans, sauf Catherine Auclair qui en a 20. Côtoyer un athlète de la trempe d’Alex Harvey, qui a pourtant le même âge qu’eux, comporte aussi son effet d’entraînement.
« Au niveau où sont rendus ces athlètes, ce camp est un besoin pour eux, croit Bilodeau en parlant de ses protégés. Je vais comparer la vidéo de leur technique à leur première journée ici et celle à leur dernière journée, et je sais déjà qu’il y a eu une progression incroyable. »
Fait non négligeable, ils en rapporteront aussi des images inoubliables. Bien beau le ski et le travail, mais il doit aussi rester autre chose à la mémoire. « Évidemment, il y a le voyage à travers ça. On ne ferait pas ce voyage qu’on perdrait une valeur à offrir à nos athlètes », tranche Bilodeau.
Aucun droit de réplique !
Le «fameux» camp
Les montagnes autour de Ramsau ne transportent plus l’écho du différend qui avait éclaté entre Alex Harvey et l’équipe nationale de ski de fond, au printemps dernier.
C’est ce fameux camp d’entraînement, qui se terminera jeudi après près de trois semaines, qui fut à l’origine du conflit. On s’en rappelle, Ski de fond Canada imposait au Québécois d’oublier Ramsau et de se rendre plutôt à un autre camp à Mammoth, en Californie, avec ses coéquipiers de l’équipe de Coupe du monde, menaçant même de couper certaines vivres à défaut de se soumettre à cette directive.
Ça marche
Harvey a tenu son bout parce qu’il croyait aux vertus de sa présence à Ramsau. La polémique s’était finalement réglée lorsqu’il s’était engagé à se rendre à un camp printanier dans l’Ouest canadien, auquel il ne devait pourtant pas participer. Les dirigeants du Centre national Pierre Harvey avaient aussi réussi à vendre aux dirigeants de l’équipe nationale les bienfaits du camp en Autriche.
« C’est mon cinquième camp ici et je sais qu’il marche. L’entraînement qu’on y fait est précieux et il permet aussi de tester tous nos skis avant la saison. Cette recette fonctionne », maintient aujourd’hui le jeune fondeur, qui ne reverra pas de neige avant son retour pour la Suède, le 5 novembre.
L’incident est clos depuis longtemps, assure l’entraîneur Louis Bouchard, qui souligne que l’épisode a même harmonisé la relation entre la « branche » du Québec et l’équipe nationale.
Le décor bucolique de Ramsau et la proximité du glacier de Daschtein s’inscrivent comme une destination incontournable pour le Centre national d’entraînement Pierre Harvey (CNEPH). Cette Autriche est devenue prisée pour ses options d’entraînement en volume et en technique à 3000 mètres d’altitude, puis celles en intensité à 1700 mètres « plus bas », dans les rues paisibles du village de 3000 habitants. La plupart des équipes nationales européennes y convergent à un moment de l’année.
Un travail de persuasion
Les 16 athlètes et leur personnel d’encadrement respectent une tradition instaurée par Louis Bouchard à son arrivée à la tête du CNEPH, en 2000. Ce pèlerinage représente un inévitable dans ce programme qui fait qu’aujourd’hui, huit des neuf seniors qui en font partie (on doit exclure Alex Harvey) peuvent aspirer aux quatre derniers postes disponibles pour les Jeux olympiques. La crédibilité d’un système génère le succès, a toujours défendu l’entraîneur-chef.
« Au début, il n’a pas été facile de convaincre tout le monde du centre de l’importance de ce camp, avoue Bouchard. Il a fallu faire comprendre qu’il faut malheureusement que les athlètes coupent dans leur école pour s’investir dans ce genre d’expérience. Si tu veux atteindre le niveau international, il faut être cohérent. Il faut agir comme les grands de ce sport. »
« C’est une nécessité et c’est encore plus vrai en cette année olympique. Les épreuves de sélection ont lieu tout de suite en novembre et ce camp a lieu au bon moment pour notre préparation », affirme Frédéric Touchette, l’un des prétendants pour Vancouver.
Voyage de 3000 dollars
Grosso modo, chaque skieur doit débourser 3000 dollars pour ce camp d’une durée de 16 jours. Ce voyage a la particularité de nourrir cette tradition d’excellence à laquelle tient tant Bouchard, en ce sens qu’il fait cohabiter les aguerris de l’équipe senior avec les cinq filles et trois garçons de l’équipe de développement, que dirige le nouvel entraîneur embauché par le CNEPH, Godefroy Bilodeau.
Les membres de cette pépinière sont tous âgés de 19 ans, sauf Catherine Auclair qui en a 20. Côtoyer un athlète de la trempe d’Alex Harvey, qui a pourtant le même âge qu’eux, comporte aussi son effet d’entraînement.
« Au niveau où sont rendus ces athlètes, ce camp est un besoin pour eux, croit Bilodeau en parlant de ses protégés. Je vais comparer la vidéo de leur technique à leur première journée ici et celle à leur dernière journée, et je sais déjà qu’il y a eu une progression incroyable. »
Fait non négligeable, ils en rapporteront aussi des images inoubliables. Bien beau le ski et le travail, mais il doit aussi rester autre chose à la mémoire. « Évidemment, il y a le voyage à travers ça. On ne ferait pas ce voyage qu’on perdrait une valeur à offrir à nos athlètes », tranche Bilodeau.
Aucun droit de réplique !
Le «fameux» camp
Les montagnes autour de Ramsau ne transportent plus l’écho du différend qui avait éclaté entre Alex Harvey et l’équipe nationale de ski de fond, au printemps dernier.
C’est ce fameux camp d’entraînement, qui se terminera jeudi après près de trois semaines, qui fut à l’origine du conflit. On s’en rappelle, Ski de fond Canada imposait au Québécois d’oublier Ramsau et de se rendre plutôt à un autre camp à Mammoth, en Californie, avec ses coéquipiers de l’équipe de Coupe du monde, menaçant même de couper certaines vivres à défaut de se soumettre à cette directive.
Ça marche
Harvey a tenu son bout parce qu’il croyait aux vertus de sa présence à Ramsau. La polémique s’était finalement réglée lorsqu’il s’était engagé à se rendre à un camp printanier dans l’Ouest canadien, auquel il ne devait pourtant pas participer. Les dirigeants du Centre national Pierre Harvey avaient aussi réussi à vendre aux dirigeants de l’équipe nationale les bienfaits du camp en Autriche.
« C’est mon cinquième camp ici et je sais qu’il marche. L’entraînement qu’on y fait est précieux et il permet aussi de tester tous nos skis avant la saison. Cette recette fonctionne », maintient aujourd’hui le jeune fondeur, qui ne reverra pas de neige avant son retour pour la Suède, le 5 novembre.
L’incident est clos depuis longtemps, assure l’entraîneur Louis Bouchard, qui souligne que l’épisode a même harmonisé la relation entre la « branche » du Québec et l’équipe nationale.