Le 8 mars devient donc l’occasion à ne pas rater pour toutes celles que l’inhibition intellectuelle ou le manque de moyens empêche de s’épanouir. Mais, malheureusement, comme les tubes d’été, ce n’est qu’un bref moment de reconnaissance et tout retombe aussitôt après !
Au-delà de sa signification historique, le 8 mars s’avère en Algérie une festivité culturelle annuelle où la femme devient la star number one, non seulement dans les rues d’Alger où les femmes se baladent parées de tous leurs bijoux, belles à souhait, audacieuses et comme réincarnées, mais aussi dans la scène culturelle qui, tout d’un coup, à l’approche du 8 mars, devient un harem chargé de poétesses, romancières, artistes peintres et musiciennes ; celles déjà connues et surtout celles dont on n’a jamais entendu parler auparavant !
Le 8 mars devient donc l’occasion à ne pas rater pour toutes celles que l’inhibition intellectuelle ou le manque de moyens empêche de s’épanouir. Mais, malheureusement, comme les tubes d’été, ce n’est qu’un bref moment de reconnaissance et tout retombe aussitôt après !
Il ne faut pas oublier non plus que depuis longtemps le 8 mars, n’est qu’une vue figée où tout semble se répéter chaque année : des colloques un peu partout où le thème est évidemment la femme, des soirées, des dîners-galas dans les grands hôtels, des conférences où on débat vivement sur la liberté de la femme, etc.
Cette année, la wilaya de Sétif organise un colloque international sur "La femme et la création" dans le cadre de cette fameuse "Alger capitale de la culture arabe", du 27 au 29 mars…
Les thèmes varieront entre l’enjeu moderniste de la création féminine, la femme entre le patrimoine et la modernité, la contribution de la création féminine dans la libération des mœurs; etc. Les participations, les discours et les débats que vont susciter ces titres sont non seulement dépassés par cette même "modernité" mais aussi usés par le temps et les répétitions stériles…Il ne faut pas forcer dans le cynisme… ! Oui, tout ça fait chaud au cœur ! Oui, on a besoin de ces festivités pour rafraîchir notre scène culturelle qui a souvent tendance à s’assoupir ! Oui, on a des voix féminines dignes de l’intérêt qu’on leur accorde… Mais toutes ces bouffées de générosité, ces hommages et ces honneurs dont on couvre Eve, sont-ce vraiment l’expression d’une reconnaissance convaincue ou simplement une théâtrale pour la forme ? Tous les chemins mènent au même cynisme, paraît-il !
Quand on interroge une femme au foyer sur la signification du 8 mars pour elle, elle répond franchement : "Je m’en fous de sa signification ! Ce n’est qu’une occasion pour moi de sortir et de me faire belle". La réponse d’une intellectuelle serait, bien entendu, plus élaborée mais si l’on faisait abstraction, on obtiendrait presque la même chose, avec quelques nuances !
Cela dit, ce n’est pas la fête en elle-même qui pose problème mais plutôt l’usage naïf que l’on en fait… Quand on sort à Alger, le 8 mars, on a vite l’impression d’assister à un bal masqué ! Des femmes, des femmes, des femmes partout, exagérément maquillées, habillées comme pour aller à un festin, des roses à la main, des sourires soigneusement dessinés…
Mais lorsqu’on scrute bien ces visages, on y trouvera cette triste conscience que tout cela n’est qu’un moment éphémère et qu’avec la nuit le rideau tombera et tout redeviendra comme avant !
La scène culturelle n’est pas épargnée. On ne sait pas pourquoi après cette grande agitation du 8 mars, on a l’impression le lendemain qu’un désert de silence et de vide submerge ces lieux, pas plus tard qu’hier illuminés, animés par les débats survoltés et les voix féminines amplifiant l’air de poèmes et de chansons…
Le harem est déserté. La fête est terminée. La scène redeviendra morne et silencieuse. Les roses se faneront dans les vases et les couleurs des masques s’estomperont peu à peu… La femme au foyer rejoindra le mari et les gosses. L’intellectuelle replongera dans le silence et le manque de médiatisation permanente…
Le quotidien gris et morne reprend le dessus. La femme au foyer, l’étudiante, la paysanne et l’intellectuelle renoueront avec les mêmes soucis monotones d’une femme algérienne "qui se respecte"… La tension et les occupations de leur "survie" estomperont aussitôt le souvenir blême de ce petit rêve d’une journée…
Souvent, après un malheur on dit : "La vie continue". On le dirait aussi après le 8 mars, comme s’il s’agissait d’un cataclysme qui n’empêchera pas la vie de couler, de cheminer lentement vers la fin !
Au-delà de sa signification historique, le 8 mars s’avère en Algérie une festivité culturelle annuelle où la femme devient la star number one, non seulement dans les rues d’Alger où les femmes se baladent parées de tous leurs bijoux, belles à souhait, audacieuses et comme réincarnées, mais aussi dans la scène culturelle qui, tout d’un coup, à l’approche du 8 mars, devient un harem chargé de poétesses, romancières, artistes peintres et musiciennes ; celles déjà connues et surtout celles dont on n’a jamais entendu parler auparavant !
Le 8 mars devient donc l’occasion à ne pas rater pour toutes celles que l’inhibition intellectuelle ou le manque de moyens empêche de s’épanouir. Mais, malheureusement, comme les tubes d’été, ce n’est qu’un bref moment de reconnaissance et tout retombe aussitôt après !
Il ne faut pas oublier non plus que depuis longtemps le 8 mars, n’est qu’une vue figée où tout semble se répéter chaque année : des colloques un peu partout où le thème est évidemment la femme, des soirées, des dîners-galas dans les grands hôtels, des conférences où on débat vivement sur la liberté de la femme, etc.
Cette année, la wilaya de Sétif organise un colloque international sur "La femme et la création" dans le cadre de cette fameuse "Alger capitale de la culture arabe", du 27 au 29 mars…
Les thèmes varieront entre l’enjeu moderniste de la création féminine, la femme entre le patrimoine et la modernité, la contribution de la création féminine dans la libération des mœurs; etc. Les participations, les discours et les débats que vont susciter ces titres sont non seulement dépassés par cette même "modernité" mais aussi usés par le temps et les répétitions stériles…Il ne faut pas forcer dans le cynisme… ! Oui, tout ça fait chaud au cœur ! Oui, on a besoin de ces festivités pour rafraîchir notre scène culturelle qui a souvent tendance à s’assoupir ! Oui, on a des voix féminines dignes de l’intérêt qu’on leur accorde… Mais toutes ces bouffées de générosité, ces hommages et ces honneurs dont on couvre Eve, sont-ce vraiment l’expression d’une reconnaissance convaincue ou simplement une théâtrale pour la forme ? Tous les chemins mènent au même cynisme, paraît-il !
Quand on interroge une femme au foyer sur la signification du 8 mars pour elle, elle répond franchement : "Je m’en fous de sa signification ! Ce n’est qu’une occasion pour moi de sortir et de me faire belle". La réponse d’une intellectuelle serait, bien entendu, plus élaborée mais si l’on faisait abstraction, on obtiendrait presque la même chose, avec quelques nuances !
Cela dit, ce n’est pas la fête en elle-même qui pose problème mais plutôt l’usage naïf que l’on en fait… Quand on sort à Alger, le 8 mars, on a vite l’impression d’assister à un bal masqué ! Des femmes, des femmes, des femmes partout, exagérément maquillées, habillées comme pour aller à un festin, des roses à la main, des sourires soigneusement dessinés…
Mais lorsqu’on scrute bien ces visages, on y trouvera cette triste conscience que tout cela n’est qu’un moment éphémère et qu’avec la nuit le rideau tombera et tout redeviendra comme avant !
La scène culturelle n’est pas épargnée. On ne sait pas pourquoi après cette grande agitation du 8 mars, on a l’impression le lendemain qu’un désert de silence et de vide submerge ces lieux, pas plus tard qu’hier illuminés, animés par les débats survoltés et les voix féminines amplifiant l’air de poèmes et de chansons…
Le harem est déserté. La fête est terminée. La scène redeviendra morne et silencieuse. Les roses se faneront dans les vases et les couleurs des masques s’estomperont peu à peu… La femme au foyer rejoindra le mari et les gosses. L’intellectuelle replongera dans le silence et le manque de médiatisation permanente…
Le quotidien gris et morne reprend le dessus. La femme au foyer, l’étudiante, la paysanne et l’intellectuelle renoueront avec les mêmes soucis monotones d’une femme algérienne "qui se respecte"… La tension et les occupations de leur "survie" estomperont aussitôt le souvenir blême de ce petit rêve d’une journée…
Souvent, après un malheur on dit : "La vie continue". On le dirait aussi après le 8 mars, comme s’il s’agissait d’un cataclysme qui n’empêchera pas la vie de couler, de cheminer lentement vers la fin !