Inceste : Peut-on s'en remettre ?
Protéger, reconstruire après un inceste, le CLER vous en dit plus…
« Mon père a abusé de moi pendant une bonne partie de mon enfance. Aujourd’hui à l’âge adulte, il m’arrive de ne pas savoir dans ma tête si je fais l’amour avec mon père ou mon mari ».
On estime que 90 % des cas d’abus faits sur les enfants ne sont pas déclarés aux autorités et que près de 80 % de tous les abus sexuels commis sur des enfants sont l'œuvre de proches parents ou de connaissances de la famille.
La loi française ne connaît pas directement la notion d’inceste mais d’abus sexuels sur mineurs par des personnes ayant autorité.
La gravité de l’inceste vient du fait que les violences ont lieu sur une personnalité en construction et que les traumatismes subis s’ancrent de façon plus puissante dans le psychisme.
Dans la plupart des cas les attachements légitimes au sein de la famille sont pervertis par un attachement sexuel qui vient se surajouter pour celui qui provoque du plaisir alors même évidemment que la personne de l’enfant ou de l’adolescent n’est pas à même discerner ce qui lui convient de ce qui la détruit. Un mélange morbide de haine et d’attachement provoque une grande difficulté par la suite à vivre des rapports chastes avec autrui pour pouvoir poser des choix sexuels exclusifs, adultes et responsables : le moindre attachement devient « sexualisé ».
L’inceste se développe dans le non dit voire le déni qui empoisonne les relations familiales et sociales et ce poison contamine toutes les relations que feront les personnes, comme une tache d’huile. La morbidité se traduit entre autres par une grande prévalence de l’usage de stupéfiants et de suicides chez les personnes ayant eu à subir l’inceste.
L’inceste avec pénétrations génitales (coït, fellation)… est considéré comme un crime. Les attouchements sont des atteintes sexuelles ou des agressions sexuelles s’il y a violence, mais bien d’autres comportements non punis par la loi, et nommés aujourd’hui incestuels sont néanmoins très handicapants pour un sain développement de la personnalité de l’enfant.
La loi ne réprime pas les incestes entre personnes adultes. Contrairement à des revendications fréquentes dans les media, il n’est pas prouvé que la pénalisation de l’inceste soit systématiquement un bienfait pour la victime. La machine judiciaire écrase aussi bien la victime que le coupable. En revanche une aide psychologique est vraiment utile pour discerner, dans ses désirs, ce qui vient de la vie et ce qui vient de la morbidité et de la faute d’autrui. La transe érotique provoquée par les attouchements laisse souvent une empreinte de culpabilité et de mépris de soi.
La prévention passe par une éducation appropriée des jeunes enfants en milieu scolaire pour leur apprendre à dire non aux adultes quand leurs gestes d’affection les dérangent.
Il est possible de consulter à cet égard : "Mon corps, c'est mon corps", programme éducatif canadien, ou encore d'autres programmes français similaires.
Olivier Florant, Sexologue, Conseiller Conjugal et familial, Ecrivain
L'image inconsciente du corps
Françoise Dolto
Editions du Seuil, ISBN: 2-02-006929-6 (1984) 28, 53 €
Editions du Seuil, Collection Points essais 8,50 €
Dernière de couverture
Il ne faut pas confondre l'image du corps avec le schéma corporel. Le schéma corporel spécifie l'individu en tant que représentant de l'espèce: il est, en principe, le même pour tous. L'image du corps, par contre, est propre à chacun : elle est liée au sujet et à son histoire. Support du narcissisme, elle est éminemment inconsciente. C'est l'incarnation symbolique du sujet désirant.
Sur la base de ce concept, et en s'appuyant à chaque instant sur l'expérience analytique, Françoise Dolto suit l'élaboration de l'image du corps, phase après phase, en montrant que, chaque fois, le pas est franchi par une castration. Ce qui l'amène aussi à décrire la pathologie de l'image du corps, laquelle est, chaque fois, un échec de la symbolisation : autant dire une insuffisance du langage adressé à l'enfant et un manquement de l'interdit.
Car c'est bien le paradoxe de ce que l'élaboration de Françoise Dolto enseigne : le moi se supporte de l'image du corps, mais celle-ci, à son tour, ne s'élabore que par une série de castrations dont il ne faut pas hésiter à dire qu'elles sont symboligènes. C'est la clé de l'« humanisation».
Table des matières
1. Schéma corporel et image du corps,?
Le schéma corporel n'est pas l'image du corps,
Image du corps. Pulsions de vie et de mort,
Les trois aspects dynamiques d'une même image du corps,
2. Les images du corps et leur destin : les castrations,
La notion de castration symboligène,
La castration ombilicale,
La castration orale,
La castration anale,
Le miroir,
La castration primaire dite parfois castration génitale non oedipienne,
Complexe d'OEdipe et castration génitale oedipienne (interdiction de l'inceste),
L'apport narcissique de la castration oedipienne comme libératrice de la libido, 3. Pathologie des images du corps et clinique analytique,
Premiers risques d'altération de l'image du corps,
La période orale avant l'âge de la marche et de la parole. Le sevrage, ses ratés,
Age oral, anal et périodes ultérieures jusqu'à la castration primaire,
Pathologie de l'image du corps dans la phase de latence (après un OEdipe pourtant résolu à temps),
Hystérie et psychosomatique,
D'engendreurs en engendrés : la souffrance
D'imaginaire en réalité : les dettes et les héritages,
Cas cliniques de troubles de l'image du corps,
De quelques thèmes annexes abordés,
Un passage
<>p.367
Commentaire
Vécu corporel
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Dans notre société, on a l’habitude de séparer l’âme et le corps. En psychologie, on étudie tout de même le corps comme étant un instruments des conduites et un support de l’identité. Le psychisme se construit à l’intérieur même du corps.
Sommaire
[masquer]
• 1 Les différents corps
o 1.1 Le corps neurologique
o 1.2 Le psychosomatique
• 2 La notion d’attachement
• 3 Le corps dans le développement de l’enfant et la conscience de soi
• 4 Deux concepts fondamentaux
o 4.1 Le schéma corporel
o 4.2 L’image du corps
• 5 Le toucher
o 5.1 La peau
o 5.2 Au niveau physiologique : de la peau au cerveau
o 5.3 Fonctions et qualités du « moi-peau »
Les différents corps [modifier]
Le corps neurologique [modifier]
Dans les tous premiers jours de sa vie, l’embryon est constitué de cellules qui sont à l’origine de la peau et du système nerveux (hectoblaste).
Sigmund Freud, pour qui « le Moi est d’abord corporel », a été à la base des expériences faites par des neurologues pour montrer que les éléments qui constituent la peau ont une représentation très importante dans le cortex. Nos sens interviennent dans l’élaboration cérébrale du schéma de notre corps = constitutif du moi.
Le psychosomatique [modifier]
Georg Groddeck (Le livre du ça), psychologue allemand, a été le 1er à prendre l’homme souffrant avec ses aspects physiques et psychiques, avec son histoire personnelle, son environnement social et culturel.
Sigmund Freud (1895), en étudiant les femmes hystériques, a remarqué qu’il n’y avait pas de lésions organiques, alors qu’elles avaient des symptômes physiques très importants. Ce qui signifie que le corps porte les atteintes du psychisme en cas de souffrance trop intense.
La notion d’attachement [modifier]
Harlow (1950), éthologiste (étude des animaux), et Bowlby (psychiatre anglais), ont effectué des expériences avec des bébés singes rhésus, car on pensait que les bébés s’attachaient à leur mère grâce à l’allaitement.
La satisfaction des besoins de nourriture n’est pas essentielle dans l’établissement des liens entre la mère et son bébé. Le besoin de contact prime sur celui de nourriture. C’est dans ces premiers moments avec sa mère que l’enfant construit la première conception de son corps.
Le corps dans le développement de l’enfant et la conscience de soi [modifier]
Dans la relation mère-bébé, le développement du corps et du psychisme sont liés, chez l’enfant.
Comme le bébé est dépourvu de parole et d’autonomie, il se fait comprendre par le corps. Et cette conception du corps est complètement prise en charge par la mère, elle l’interprète et y répond par rapport à son vécu et à ses envies.
Dès les premiers mois de sa vie, l’enfant à besoin d’être stimuler par son entourage pour se développer. Tout ce qui se fait pendant cette période est capital pour son identité ; cela va laisser des traces mnésiques, mais aussi au niveau de la peau, des muscles et du système émotionnel. L’absence de sensation agréable peut être à l’origine de comportements pathologiques ultérieurs.
Deux concepts fondamentaux [modifier]
Le schéma corporel [modifier]
Il s'agit de la représentation du corps qui se constitue à travers l’expérience physique avec le monde extérieur. Cette expérience est liée à la qualité de notre système neurologique, des sensations physiologiques et de l’intégrité physique de notre corps. Les informations qui contribuent à la construction du schéma corporel proviennent de source diverses :
• Sensations tactiles
• Thermiques
• Visuelles et vestibulaires (oreille)
• Musculaires
• Viscérales
La base du concept du schéma corporel est donc neurobiologique. C’est la même pour tous, et il s’élabore petit à petit avec les sensations (notamment le toucher).
L’image du corps [modifier]
Paul Schilder (psychiatre allemand) a développé ce concept. La définition qu'il en donne est : c’est l’image de notre propre corps que nous formons dans notre esprit, la façon dont notre corps nous apparaît à nous même.
L’image du corps est chargée d’affectivité et elle se construit à partir des souvenirs, des émotions, de l’investissement des parents et des proches. C’est dans le regard de l’autre que l’enfant construit une image de lui et de l’autre en tant que deux sujets distincts.
Françoise Dolto parle d’image inconsciente, une notion plus élargie que l'image du corps. Pour elle cette image est inconsciente, unique, propre à chacun et chargée affectivement des désirs de vie et de morts.
La distinction entre schéma corporel et image du corps est très importante car ces deux notions ne renvoient pas au même registre de pensées.
• Le schéma corporel, c’est le corps réel, c’est celui dont s’occupe la médecine.
• L’image du corps, c’est le corps imaginaire et il intéresse plus particulièrement la psychologie et la psychanalyse.
On parle de défaillance du schéma corporel dans tous les troubles neurologiques comme la dyspraxie (difficultés à effectuer des mouvements coordonnés) et la dyslexie (trouble dans la capacité à lire et à écrire). L’atteinte de l’image du corps donnerait des manifestations psychosomatiques comme des maladies de peau.
Le toucher [modifier]
Il y a 2 sens au mot toucher :
• Contact, tactile, physiquement
• Sentiment, affectif
C’est le sens qui apparaît le plus tôt ( 3e semaine de la vie fœtale) et qui est le dernier à disparaître .
La peau [modifier]
Enveloppe frontière entre soi et les autres, c'est un lieu d’échanges entre l’intérieur et l’extérieur. L’expérience tactile est active et passive (réciprocité du contact tactile). On en peut pas vivre sans être touché, et il n'existe pas d’être humain sans peau. Si 1/7 de la peau est détruite, l’être humain meurt (par exemple les grands brulés). C’est par son intermédiaire que l’enfant pourra se découvrir. La peau est le siège de sensibilités très différenciées.
Au niveau physiologique : de la peau au cerveau [modifier]
Quand les mains touchent la peau, des millions de cellules sensorielles envoient leur message vers la moelle épinière. L’influx nerveux monte jusqu’au cortex, y traverse le thalamus (centre de tri des sensations), descend vers l’hypothalamus qui contrôle la sécrétion d’hormones du plaisir.
Fonctions et qualités du « moi-peau » [modifier]
C’est la peau dans son incidence sur le psychisme d’après Didier Anzieu. L’identité d’une personne ne se construit pas sans un rapport à l’autre qui passe par la médiation corporelle.
Protéger, reconstruire après un inceste, le CLER vous en dit plus…
« Mon père a abusé de moi pendant une bonne partie de mon enfance. Aujourd’hui à l’âge adulte, il m’arrive de ne pas savoir dans ma tête si je fais l’amour avec mon père ou mon mari ».
On estime que 90 % des cas d’abus faits sur les enfants ne sont pas déclarés aux autorités et que près de 80 % de tous les abus sexuels commis sur des enfants sont l'œuvre de proches parents ou de connaissances de la famille.
La loi française ne connaît pas directement la notion d’inceste mais d’abus sexuels sur mineurs par des personnes ayant autorité.
La gravité de l’inceste vient du fait que les violences ont lieu sur une personnalité en construction et que les traumatismes subis s’ancrent de façon plus puissante dans le psychisme.
Dans la plupart des cas les attachements légitimes au sein de la famille sont pervertis par un attachement sexuel qui vient se surajouter pour celui qui provoque du plaisir alors même évidemment que la personne de l’enfant ou de l’adolescent n’est pas à même discerner ce qui lui convient de ce qui la détruit. Un mélange morbide de haine et d’attachement provoque une grande difficulté par la suite à vivre des rapports chastes avec autrui pour pouvoir poser des choix sexuels exclusifs, adultes et responsables : le moindre attachement devient « sexualisé ».
L’inceste se développe dans le non dit voire le déni qui empoisonne les relations familiales et sociales et ce poison contamine toutes les relations que feront les personnes, comme une tache d’huile. La morbidité se traduit entre autres par une grande prévalence de l’usage de stupéfiants et de suicides chez les personnes ayant eu à subir l’inceste.
L’inceste avec pénétrations génitales (coït, fellation)… est considéré comme un crime. Les attouchements sont des atteintes sexuelles ou des agressions sexuelles s’il y a violence, mais bien d’autres comportements non punis par la loi, et nommés aujourd’hui incestuels sont néanmoins très handicapants pour un sain développement de la personnalité de l’enfant.
La loi ne réprime pas les incestes entre personnes adultes. Contrairement à des revendications fréquentes dans les media, il n’est pas prouvé que la pénalisation de l’inceste soit systématiquement un bienfait pour la victime. La machine judiciaire écrase aussi bien la victime que le coupable. En revanche une aide psychologique est vraiment utile pour discerner, dans ses désirs, ce qui vient de la vie et ce qui vient de la morbidité et de la faute d’autrui. La transe érotique provoquée par les attouchements laisse souvent une empreinte de culpabilité et de mépris de soi.
La prévention passe par une éducation appropriée des jeunes enfants en milieu scolaire pour leur apprendre à dire non aux adultes quand leurs gestes d’affection les dérangent.
Il est possible de consulter à cet égard : "Mon corps, c'est mon corps", programme éducatif canadien, ou encore d'autres programmes français similaires.
Olivier Florant, Sexologue, Conseiller Conjugal et familial, Ecrivain
L'image inconsciente du corps
Françoise Dolto
Editions du Seuil, ISBN: 2-02-006929-6 (1984) 28, 53 €
Editions du Seuil, Collection Points essais 8,50 €
Dernière de couverture
Il ne faut pas confondre l'image du corps avec le schéma corporel. Le schéma corporel spécifie l'individu en tant que représentant de l'espèce: il est, en principe, le même pour tous. L'image du corps, par contre, est propre à chacun : elle est liée au sujet et à son histoire. Support du narcissisme, elle est éminemment inconsciente. C'est l'incarnation symbolique du sujet désirant.
Sur la base de ce concept, et en s'appuyant à chaque instant sur l'expérience analytique, Françoise Dolto suit l'élaboration de l'image du corps, phase après phase, en montrant que, chaque fois, le pas est franchi par une castration. Ce qui l'amène aussi à décrire la pathologie de l'image du corps, laquelle est, chaque fois, un échec de la symbolisation : autant dire une insuffisance du langage adressé à l'enfant et un manquement de l'interdit.
Car c'est bien le paradoxe de ce que l'élaboration de Françoise Dolto enseigne : le moi se supporte de l'image du corps, mais celle-ci, à son tour, ne s'élabore que par une série de castrations dont il ne faut pas hésiter à dire qu'elles sont symboligènes. C'est la clé de l'« humanisation».
Table des matières
1. Schéma corporel et image du corps,?
Le schéma corporel n'est pas l'image du corps,
Image du corps. Pulsions de vie et de mort,
Les trois aspects dynamiques d'une même image du corps,
2. Les images du corps et leur destin : les castrations,
La notion de castration symboligène,
La castration ombilicale,
La castration orale,
La castration anale,
Le miroir,
La castration primaire dite parfois castration génitale non oedipienne,
Complexe d'OEdipe et castration génitale oedipienne (interdiction de l'inceste),
L'apport narcissique de la castration oedipienne comme libératrice de la libido, 3. Pathologie des images du corps et clinique analytique,
Premiers risques d'altération de l'image du corps,
La période orale avant l'âge de la marche et de la parole. Le sevrage, ses ratés,
Age oral, anal et périodes ultérieures jusqu'à la castration primaire,
Pathologie de l'image du corps dans la phase de latence (après un OEdipe pourtant résolu à temps),
Hystérie et psychosomatique,
D'engendreurs en engendrés : la souffrance
D'imaginaire en réalité : les dettes et les héritages,
Cas cliniques de troubles de l'image du corps,
De quelques thèmes annexes abordés,
Un passage
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Commentaire
Vécu corporel
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Dans notre société, on a l’habitude de séparer l’âme et le corps. En psychologie, on étudie tout de même le corps comme étant un instruments des conduites et un support de l’identité. Le psychisme se construit à l’intérieur même du corps.
Sommaire
[masquer]
• 1 Les différents corps
o 1.1 Le corps neurologique
o 1.2 Le psychosomatique
• 2 La notion d’attachement
• 3 Le corps dans le développement de l’enfant et la conscience de soi
• 4 Deux concepts fondamentaux
o 4.1 Le schéma corporel
o 4.2 L’image du corps
• 5 Le toucher
o 5.1 La peau
o 5.2 Au niveau physiologique : de la peau au cerveau
o 5.3 Fonctions et qualités du « moi-peau »
Les différents corps [modifier]
Le corps neurologique [modifier]
Dans les tous premiers jours de sa vie, l’embryon est constitué de cellules qui sont à l’origine de la peau et du système nerveux (hectoblaste).
Sigmund Freud, pour qui « le Moi est d’abord corporel », a été à la base des expériences faites par des neurologues pour montrer que les éléments qui constituent la peau ont une représentation très importante dans le cortex. Nos sens interviennent dans l’élaboration cérébrale du schéma de notre corps = constitutif du moi.
Le psychosomatique [modifier]
Georg Groddeck (Le livre du ça), psychologue allemand, a été le 1er à prendre l’homme souffrant avec ses aspects physiques et psychiques, avec son histoire personnelle, son environnement social et culturel.
Sigmund Freud (1895), en étudiant les femmes hystériques, a remarqué qu’il n’y avait pas de lésions organiques, alors qu’elles avaient des symptômes physiques très importants. Ce qui signifie que le corps porte les atteintes du psychisme en cas de souffrance trop intense.
La notion d’attachement [modifier]
Harlow (1950), éthologiste (étude des animaux), et Bowlby (psychiatre anglais), ont effectué des expériences avec des bébés singes rhésus, car on pensait que les bébés s’attachaient à leur mère grâce à l’allaitement.
La satisfaction des besoins de nourriture n’est pas essentielle dans l’établissement des liens entre la mère et son bébé. Le besoin de contact prime sur celui de nourriture. C’est dans ces premiers moments avec sa mère que l’enfant construit la première conception de son corps.
Le corps dans le développement de l’enfant et la conscience de soi [modifier]
Dans la relation mère-bébé, le développement du corps et du psychisme sont liés, chez l’enfant.
Comme le bébé est dépourvu de parole et d’autonomie, il se fait comprendre par le corps. Et cette conception du corps est complètement prise en charge par la mère, elle l’interprète et y répond par rapport à son vécu et à ses envies.
Dès les premiers mois de sa vie, l’enfant à besoin d’être stimuler par son entourage pour se développer. Tout ce qui se fait pendant cette période est capital pour son identité ; cela va laisser des traces mnésiques, mais aussi au niveau de la peau, des muscles et du système émotionnel. L’absence de sensation agréable peut être à l’origine de comportements pathologiques ultérieurs.
Deux concepts fondamentaux [modifier]
Le schéma corporel [modifier]
Il s'agit de la représentation du corps qui se constitue à travers l’expérience physique avec le monde extérieur. Cette expérience est liée à la qualité de notre système neurologique, des sensations physiologiques et de l’intégrité physique de notre corps. Les informations qui contribuent à la construction du schéma corporel proviennent de source diverses :
• Sensations tactiles
• Thermiques
• Visuelles et vestibulaires (oreille)
• Musculaires
• Viscérales
La base du concept du schéma corporel est donc neurobiologique. C’est la même pour tous, et il s’élabore petit à petit avec les sensations (notamment le toucher).
L’image du corps [modifier]
Paul Schilder (psychiatre allemand) a développé ce concept. La définition qu'il en donne est : c’est l’image de notre propre corps que nous formons dans notre esprit, la façon dont notre corps nous apparaît à nous même.
L’image du corps est chargée d’affectivité et elle se construit à partir des souvenirs, des émotions, de l’investissement des parents et des proches. C’est dans le regard de l’autre que l’enfant construit une image de lui et de l’autre en tant que deux sujets distincts.
Françoise Dolto parle d’image inconsciente, une notion plus élargie que l'image du corps. Pour elle cette image est inconsciente, unique, propre à chacun et chargée affectivement des désirs de vie et de morts.
La distinction entre schéma corporel et image du corps est très importante car ces deux notions ne renvoient pas au même registre de pensées.
• Le schéma corporel, c’est le corps réel, c’est celui dont s’occupe la médecine.
• L’image du corps, c’est le corps imaginaire et il intéresse plus particulièrement la psychologie et la psychanalyse.
On parle de défaillance du schéma corporel dans tous les troubles neurologiques comme la dyspraxie (difficultés à effectuer des mouvements coordonnés) et la dyslexie (trouble dans la capacité à lire et à écrire). L’atteinte de l’image du corps donnerait des manifestations psychosomatiques comme des maladies de peau.
Le toucher [modifier]
Il y a 2 sens au mot toucher :
• Contact, tactile, physiquement
• Sentiment, affectif
C’est le sens qui apparaît le plus tôt ( 3e semaine de la vie fœtale) et qui est le dernier à disparaître .
La peau [modifier]
Enveloppe frontière entre soi et les autres, c'est un lieu d’échanges entre l’intérieur et l’extérieur. L’expérience tactile est active et passive (réciprocité du contact tactile). On en peut pas vivre sans être touché, et il n'existe pas d’être humain sans peau. Si 1/7 de la peau est détruite, l’être humain meurt (par exemple les grands brulés). C’est par son intermédiaire que l’enfant pourra se découvrir. La peau est le siège de sensibilités très différenciées.
Au niveau physiologique : de la peau au cerveau [modifier]
Quand les mains touchent la peau, des millions de cellules sensorielles envoient leur message vers la moelle épinière. L’influx nerveux monte jusqu’au cortex, y traverse le thalamus (centre de tri des sensations), descend vers l’hypothalamus qui contrôle la sécrétion d’hormones du plaisir.
Fonctions et qualités du « moi-peau » [modifier]
C’est la peau dans son incidence sur le psychisme d’après Didier Anzieu. L’identité d’une personne ne se construit pas sans un rapport à l’autre qui passe par la médiation corporelle.