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    GODOF
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    مُساهمة من طرف GODOF الأحد 7 مارس - 12:33

    Le syndrome post-inceste
    LE SYNDROME POST-INCESTE CHEZ LES FEMMES ET LES HOMMES

    LISTE DES CONSEQUENCES DE L'INCESTE CHEZ LES SURVIVANTS






    par E. Sue Blume, C.S.W., Diplomate in Clinical Social Work, auteure de deux livres : Secret Survivors: Uncovering Incest and Its After-effects in Women et You're Still.



    L'inceste constitue une violation tellement traumatisante que souvent les victimes oublient que cela leur est arrivé. Mais les cicatrices émotionnelles sont bien présentes, même si elles paraissent déroutantes à cause de leur manque de signification apparente. Les problèmes continuels dans les relations, la sexualité, la confiance, le contact physique, les dépendances, la dépression et la culpabilité peuvent, quand leur cause est inconnue, donner le sentiment de devenir fou et de perdre le contrôle de soi-même. Cette liste peut être utilisée pour aider l'adulte survivant à s'identifier en tant que victime d'inceste, pour qu'il sache qu'il existe bien des raisons aux difficultés qu'il éprouve, et qu'en fait, ces "problèmes" sont un moyen de contourner une douleur insoutenable.


    L'inceste, la forme la plus commune d'abus sexuel sur un enfant, est avant tout un abus sur un enfant, un abus des limites personnelles et sexuelles de l'enfant par une personne de confiance censée prendre soin de lui. L'inceste est toute utilisation d'un enfant mineur pour satisfaire des besoins sexuels et/ou émotionnels d'une ou plusieurs personnes dont l'autorité s'appuie sur des liens affectifs avec l'enfant. Il faut noter que l'inceste est un abus qui se retrouve dans une relation de pouvoir et pas forcément uniquement dans les liens du sang : c'est la violation de la confiance qui entraîne les plus gros dommages chez l'enfant.


    1. La peur de se retrouver seul dans le noir, de dormir seul; les cauchemars, les peurs nocturnes (surtout la poursuite, la menace et l'enlèvement);


    2. Ne pas exprimer sa sensibilité; la peur de l'eau sur le visage durant le bain ou en nageant (sentiment de suffocation);


    3. Aliénation à l'intérieur de son propre corps; incapacité à prendre en compte les signaux de son corps ou bien d'en prendre soin; mauvaise image de son corps; prise ou perte de poids pour éviter d'attirer l'attention sexuelle;


    4. Problèmes gastro-intestinaux; problèmes génitaux (dont les infections vaginales spontanées); maux de tête, arthrite ou douleur aux articulations;


    5. Porter de nombreux vêtements, y compris en été; porter des vêtements larges; incapacité à se dévêtir dans les situations appropriées (pour nager, pour se baigner, pour dormir); contraintes très importantes pour l'intimité dans la salle de bains.


    6. Désordres alimentaires, abus de drogue ou d'alcool (ou abstinence totale); autres dépendances; comportements compulsifs;


    7. Automutilation; blessures auto-infligées;


    8. Phobies;


    9. Besoin d'être invisible; perfectionnisme;


    10. Pensées suicidaires; tentatives de suicides; obsession du suicide;


    11. Dépression (parfois paralysante); pleurer sans raison apparente;


    12. Problème de colère; incapacité de reconnaître, d'admettre et d'exprimer sa propre colère; peur d'une colère réelle ou imaginaire; constamment en colère; très grande hostilité à l'égard de toute personne du sexe ou de l'ethnie de l'agresseur;


    13. Dépersonnalisation; faire des malaises, des crises dans des situations stressantes; être toujours en crise; insensibilité psychique; douleur physique ou insensibilité associée à des souvenirs particuliers, des émotions (par exemple la colère) ou des situations (par exemple les relations sexuelles);


    14. Contrôle rigide du processus de pensée; manque d'humour ou sérieux extrême;


    15. Se réfugier dans l'enfance, s'accrocher à quelqu'un, se recroqueviller dans un coin (comportements pour rechercher la sécurité); nervosité à l'idée d'être vu ou surpris; se sentir épié;


    16. Problèmes de confiance; incapacité à faire confiance (on n'est pas en sécurité lorsque l'on fait confiance); accorder trop de confiance; accorder sa confiance sans discernement;


    17. Prise de risque élevée ("défier le sort"); incapacité à prendre des risques;


    18. Problèmes de limites; contrôle, pouvoir, territorialité: peur de perdre le contrôle; comportements compulsifs/obsessionnels (tentative de contrôler des choses sans importance juste pour contrôler quelque chose!); confusion entre sexe et pouvoir;


    19. Culpabilité / honte / très faible estime de soi / se sentir bon à rien / haute estimation des petites faveurs des autres;


    20. Comportement de victime (persécuter quelqu'un après avoir été soi-même victime), surtout sexuellement; aucun sens du pouvoir ou bien du droit d'imposer des limites; incapacité de dire "non"; rechercher des relations avec des personnes beaucoup âgées (commence à l'adolescence);


    21. Envie d'aimer et d'être aimé; savoir et faire instinctivement ce que l'autre personne veut ou espère; les relations sont de grands échanges (l'"amour" a été pris, mais non donné);


    22. Sentiment d'abandon;


    23. Incapacité de se souvenir de certaines périodes (surtout entre 1 et 12 ans), ou d'une personne ou d'un lieu spécifique;


    24. Sensation de porter un lourd secret; être pressé de le dire ou bien au contraire avoir peur qu'il soit révélé; penser que personne ne le croira. Etre généralement secret. Se sentir "marqué";


    25. Se sentir fou; se sentir différent; se sentir irréel alors que tous les autres sont bien réels, ou inversement; se créer des mondes imaginaires, des relations ou des identités (par exemple pour une femme, s'imaginer, se croire un homme c'est à dire, pas une victime);


    26. Déni; aucune conscience de ce qui s'est passé; répression de la mémoire; faire semblant; minimiser ("ce n'était pas si grave"); avoir des rêves ou des souvenirs ("c'est peut-être mon imagination") (flash-back); très fortes réactions négatives "inappropriées" à l'égard d'une personne, d'un lieu ou d'un événement; flashs (lumière, lieu, sensation physique) sans avoir aucune idée de leur signification; se souvenir de l'environnement mais pas des faits. La mémoire peut revenir par le dernier événement traumatisant ou bien l'agresseur. Les détails de l'abus peuvent ne jamais revenir à la mémoire; quoiqu'il en soit la guérison peut intervenir même si on ne se souvient pas de tout. Votre inconscient libère les souvenirs au moment où vous êtes capable de les affronter.


    27. Problèmes sexuels; le sexe est quelque chose de sale; aversion à être touché, surtout lors des examens gynécologiques; très forte aversion pour certaines pratiques sexuelles, ou au contraire très fort désir; sentiment d'être trahi par le corps; problème pour mêler sexualité et émotions; confusion et mélange de sexe/affection/domination/agression/violence; avoir besoin d'une relation de pouvoir dans les relations sexuelles; abuser des autres; séduction "compulsive" ou au contraire tout faire pour ne pas être séduisant; besoin d'agresser ou incapacité totale à agresser; relations sexuelles impersonnelles et dénuées de sentiments avec des étrangers avec incapacité d'avoir des relations intimes dans le cadre d'une relation amoureuse (conflit entre la sexualité et l'attention); prostitution; strip-tease; acteur porno; dépendance au sexe; refus du sexe; arrêt des relations sexuelles; pleurer après l'orgasme; sexualiser toute relation; réponse érotique à tout abus ou colère; fantasmes de domination ou de viol (culpabilité et confusion); Remarque : l'homosexualité n'est pas une conséquence de l'inceste;


    28. Comportement ambivalent ou conflictuel dans les relations; Remarque : les partenaires de survivants souffrent également souvent de conséquences du syndrome post-inceste, surtout dans les comportements sexuels et relationnels;


    29. Refus de se voir dans un miroir (invisibilité, honte, faible estime de soi, méfiance à l'égard des apparences);


    30. Désir de changer de nom pour se dissocier de l'agresseur ou prendre le contrôle de soi;



    31. Ne supporte pas le bonheur; réticence ou retrait par rapport au bonheur;


    32. N'aime pas faire du bruit y compris pendant l'acte sexuel, en pleurant, en riant, ou tout autre fonction corporelle; très grande attention portée à la parole (attention particulière au choix des mots des autres; voix très douce, surtout quand il y a besoin de se faire écouter)

    33. Vol;

    34. Personnalité multiple.




    Remarque pour les thérapeutes : tout le monde, et en particulier ceux qui ont besoin d'une psychothérapie, peut manifester ces symptômes bien que certains soient particuliers aux victimes d'abus sexuels dans l'enfance. Quand ils apparaissent ensemble, il y a une probabilité importante qu'un inceste soit survenu dans l'enfance.

    Où commence l’inceste ?
    Sommaire
    • Les “climats incestueux”
    • Une érotisation de la relation
    • De la non-séparation des corps…
    • … à la non-différenciation des sexes
    • Lorsque l'enfant provoque
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    Cet article m'intéresse





    De la non-séparation des corps…
    Mais pour effectuer le passage, il faut aussi que la façon dont il s’est structuré dans la famille donne à l’enfant la disposition de lui-même. C’est-à-dire lui permette de se sentir " un ", séparé des autres, " individualisé ", conscient de ses limites aussi bien corporelles que psychiques – " Je pense cela, je veux cela " –, reconnu et respecté comme tel par ses proches.
    Un tel statut n’est pas possible dans toutes les familles. Certaines, en effet, ne fonctionnent pas comme un groupe d’individus séparés, vivant ensemble – et ayant plaisir à le faire –, mais comme un magma compact où tout colle avec tout, où chacun n’est pas " lui ", mais un morceau – indéfini – de l’ensemble. Dans ces familles, les " non-séparations " sont repérables à plusieurs niveaux :
    – au niveau des corps : comme dans cette famille de quatre personnes où il n’y avait dans la salle de bains que deux serviettes, dont l’utilisation était précisément réglementée. L’une devait servir pour le " haut " – le haut du corps – de tout le monde (parents et enfants). L’autre pour le " bas " – le bas du corps – également de tout le monde. Dans cette famille – où ni le manque de moyens ni le manque d’hygiène ne pouvaient expliquer cette particularité –, le collage des corps entre eux et la promiscuité des sexes étaient organisés… par serviettes interposées.
    – au niveau des intimités : c’est le cas des familles où l’on ne ferme ni la porte des WC ni celle de la salle de bains. Tout peut être vu en permanence par tout le monde. Les sensations corporelles et la construction du sentiment de soi sont parasitées par cette intrusion permanente du regard. D’autant plus ravageante pour l’enfant qu’il la ressent toujours comme l’effet d’un désir de ces parents : " S’ils ne ferment pas les portes, c’est qu’ils ont du plaisir à me regarder et à ce que je les regarde. "
    – au niveau des têtes : lorsque les parents s’acharnent à vouloir tout savoir de leur enfant. Ils ne lui autorisent aucune " vie privée " : ils épient ses conversations, ouvrent son courrier, etc. L’enfant se trouve d’autant plus " possédé " – dans tous les sens du mot – par eux que, dans ce système, ne pas " tout dire " est assimilé à un mensonge.
    Enfin, la non-séparation des sexualités peut se faire par les mots, l’adulte faisant de l’enfant le confident de ses aventures, par exemple. Mais aussi par des actes quand l’enfant est (situation déjà évoquée) témoin – par les yeux ou les oreilles – de la sexualité de ses parents. Et la situation est pour lui ravageante. D’abord parce qu’il finit toujours par guetter ce qui se passe et s’en sent coupable. Et surtout parce que, utilisant ce qu’il voit ou entend pour sa propre sexualité – c’est souvent une source d’excitation avec laquelle il se masturbe –, il devient, à distance, le partenaire sexuel de ses parents.
    … à la non-différenciation des sexes
    A côté de ces " non-séparations ", on trouve également, à l’origine des climats incestueux, une série de " non-différenciations " symboliques. Celles-ci peuvent concerner :
    – les générations, le passage de l’une à l’autre n’étant pas clairement situé. L’enfant voit, par exemple, sa grand-mère paternelle rivaliser avec sa mère à propos de son éducation ou de la décoration de la maison ; ou le père drague les petites amies de son fils, etc.
    – la place de chacun. L’enfant dort avec l’un de ses parents pendant que l’autre est relégué sur le canapé, il participe à toutes les conversations d’adultes et, parfois même, régente la maison, etc.
    – les sexes : l’adolescent utilise sa mère – qui l’accepte – comme confidente, " conseillère ", voire complice, de ses aventures sentimentales. La fille va acheter ses soutiens-gorge avec son père, sur ordre de maman… trop occupée pour l’accompagner, etc.
    L’inceste – sous la forme, en tout cas, du " climat incestueux " – n’est donc pas le seul apanage de quelques monstres égarés. Des centaines d’hommes et de femmes témoignent tous les jours, en analyse, de la façon dont il est venu arrêter le cours de leur existence. Car l’inceste agit sur la vie de la même façon que le froid sur le sang : il la bloque, il la fige.
    Pourquoi, néanmoins, le dit-on et, surtout, le sait-on si peu ? Parce que reconnaître cette douloureuse vérité impliquerait que l’on admette trois idées :
    – la " répétition " existe.
    – la sexualité infantile existe.
    – il n’est facile, pour aucun parent, de renoncer à la " possession " de son enfant.
    Si l’on acceptait ces trois idées dérangeantes mais salutaires, ces trois idées héritées de l’enseignement de la psychanalyse, on serait sans doute plus à même de donner des repères aux parents et de protéger les enfants. Plus à même de mettre des limites au malheur.
    Lorsque l'enfant provoque
    L’enfant cherche toujours inconsciemment – et Freud le souligne – à érotiser sa relation aux adultes. Certains, par exemple, refusent de se laver seul, alors qu’ils savent le faire, parce que l’aide de maman sous la douche à valeur de caresse. D’autres multiplient les " câlins " au-delà du raisonnable en faisant, au besoin, croire à leurs mères culpabilisées qu’ils souffrent d’un manque d’affection. Et, bien sûr, jouent gagnants si la mère en a souffert elle-même dans son enfance, etc.
    Cette érotisation de la relation n’a rien de pathologique : l’enfant a envie d’être " tout " pour l’adulte et de tirer de lui, comme de tout ce qui l’entoure, le plus de plaisir possible. Cela fait partie de son développement normal et il ne peut, seul, se mettre des limites. C’est aux adultes de le faire. S’ils ne le font pas, l’enfant devient maître du jeu et trouve tous les moyens pour parvenir à ses fins.
    Octobre 2001

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